P-au-P., 19 juin [AlterPresse] --- Le Mouvement Démocratique Populaire (MODEP) critique la décision des autorités haïtiennes de « privatiser » l’entreprise publique de télécommunications TELECO et accuse le gouvernement de défendre, dans ce dossier, « les intérêts de la
bourgeoisie » au détriment de ceux des travailleurs et travailleuses.
La deuxième phase du processus de privatisation de l’opératrice publique historique a été lancée le 8 juin dernier, suivant une annonce officielle. Un mémorandum d’information a été adressé aux opérateurs stratégiques visant « la modernisation de l’entreprise publique de télécommunications (Téléco) ».
« Nous dénonçons de toutes nos forces tous ceux qui prétendent que le gouvernement veut moderniser la TELECO », s’insurge le MODEP dans une note transmise à AlterPresse.
Selon les autorités, l’opération vise « la capitalisation et la restructuration de la Téléco par un partenariat avec un opérateur ayant la capacité technique et financière requise pour fournir, de façon compétitive, des services de téléphonie fixe, de téléphonie mobile, d’Internet haut débit et de location de capacité haut débit ».
Citant un rapport du Fonds Monétaire International (FMI), le MODEP estime que la TELECO fait partie des entreprises ayant généré le plus de profits en Haiti durant la décade 1995/2004. Selon le rapport mentionné par l’organisation, les profits nets de la TELECO durant cette période se sont élevés à plus de trois milliards de gourdes, tandis que l’État a encaissé plus d’un milliard de taxes.
Les profits de la TELECO ont été utilisés comme source de financement du pouvoir lavalas, souligne le MODEP, qui reconnait que cette entreprise publique est, autant que les autres, mal gérée.
La mauvaise gestion de ces boites « est liée au type d’État » en place en Haiti et à « la compréhension de la notion de bien public par les dirigeants de l’État », soutient le MODEP.
« La solution ne réside pas dans la privatisation », martèle l’association.
D’anciennes entreprises publiques comme la Minoterie et le Ciment d’Haiti, devenues « les Moulins d’Haiti » et la « Cimenterie nationale » ont été privatisées. L’État haïtien demeure cependant actionnaire majoritaire avec 30% du capital. [ kft gp apr 19/06/09 00:50]