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Haïti/Mouvements sociaux : Différencier les manifestants des casseurs, selon la Minustah

 
P-au-P, 18 juin 09 [AlterPresse] --- Les violences enregistrées lors des manifestations des étudiants de l’Université d’Etat d’Haïti (Ueh) sont l’œuvre de casseurs et ne doivent être tolérées en aucune façon.

C’est, du moins, la position exprimée par Sophie Boutaud de la Combe, porte-parole de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), dans une conférence de presse suivie par l’agence en ligne AlterPresse.

 
Préoccupée par les casses qui ont marquées ces mouvements de protestation, Sophie Boutaud de la Combe juge « inacceptable de faire usage de la violence » dans le cadre de ces manifestations de rues.
 

En ce sens, elle suggère de faire la différence entre les manifestants et les casseurs.
 

« On ne doit pas laisser les casseurs s’attaquer aux biens privés, aux biens publics », martèle la porte-parole de la Minustah lors de cette conférence de presse, ce jeudi 18 juin 2009
 

« C’est vraiment dommage qu’un petit groupe de personnes prenne en otage les rues et fasse subir cette situation à la population qui, du coup, ne peut vaquer à ses occupations sans crainte », estime-t-elle.
 

Sophie Boutaud de la Combe dit encourager les étudiants à manifester pacifiquement et à ne pas tolérer l’infiltration des casseurs en leur sein.
 

Les informations faisant état de l’intrusion des soldats de la Minustah dans l’enceinte des Facultés de l’Ueh sont taxées de mensongères par la porte-parole de la mission onusienne.
 

Sophie de la Combe, qui affirme n’avoir aucun élément d’informations à sa disposition, prend la défense des militaires de la Minustah et des membres de la composante policière de la mission.
 

« Ni les militaires ni les UNPOL ne sont entrés dans l’enceinte universitaire et toutes autres allégations seraient mensongères », rétorque-t-elle. 
 

« Toutes allégations laissant penser que nous sommes entrés dernièrement dans une enceinte universitaire ne reflète pas une réalité, selon nos informations », ajoute Sophie Boutaud de la Combe.
 

La porte-parole de la mission de l’Organisation des Nations Unies (Onu) précise que les soldats onusiens interviennent toujours lorsqu’il y a violence, en appui à la requête de la police haïtienne.
 

Les centres hospitaliers, les écoles et autres institutions ne sont pas épargnés par ces gaz lacrymogènes lancés ça et là par les forces de l’ordre, relèvent des observateurs.

« Nous ne choisissons pas les lieux dans lesquels les manifestants agissent avec brutalité. Et, dans ce cas-là, ce ne sont plus des manifestants, ce sont des casseurs », répond Sophie Boutaud de la Combe, interrogée à ce sujet.
 

La porte-parole de la mission onusienne confirme, par ailleurs, l’utilisation des balles en caoutchouc par les soldats brésiliens pour disperser des manifestants à l’occasion des funérailles du père Gérard Jean-Juste, ce jeudi 18 juin 2009.
 

« Ils ont tiré en l’air en prenant soin d’utiliser le minimum de force nécessaire. Ils ont reçu des jets de pierre de la part de la foule et ils ont répondu en tirant en l’air », soutient Sophie Boutaud de la Combe.
 

Dans la foulée des funérailles du père Gérard Jean-Juste, une personne a été tuée par balles lorsque des militaires brésiliens de la Minustah tiraient « en l’air », selon des images retransmises par des télévisions locales.
 

Une violente manifestation a suivi. Des pare-brises de nombreux véhicules ont été cassés, alors que les manifestants se sont rendus devant le palais présidentiel avec le cadavre. [do rc apr 18/06/2009 16 :14]