P-au-P, 16 juin 09 [AlterPresse] --- A coté de la libération immédiate des étudiants et autres manifestants appréhendés le 4 juin 2009, la coordination nationale haïtienne de plaidoyer pour la cause des femmes (Conap) exige la promulgation par l’Exécutif de la loi portant le salaire minimum journalier à 200.00 gourdes (environ 5 dollars américains ; US $ 1.00 = 41.50 aujourd’hui), au lieu de 70.00 gourdes actuellement, dans une note adressée au gouvernement Préval / Duvivier Pierre-Louis et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
La Conap fustige la position des opposants à ladite loi (dont le représentant de la délégation de l’Union européenne en Haïti), qui estiment qu’une augmentation du salaire minimum journalier aurait des conséquences désastreuses pour l’économie nationale et pousserait les investisseurs privés (surtout de la sous-traitance) à se tourner vers les pays asiatiques pour une main-d’œuvre à meilleur marché.
Aux yeux du regroupement de femmes, une telle position dénote une volonté, par un secteur bénéficiant du support du gouvernement, de maintenir les inégalités au sein de la société.
“La loi sur le salaire minimum reste bloquée, parce que divers secteurs rétrogrades, réactionnaires, conservateurs refusent aux travailleuses et travailleurs un niveau de vie à la limite de l’acceptable. Pourtant, selon la CONAP, ces modiques 200.00 gourdes ne permettront même pas aux travailleuses et travailleurs de reconstituer leur force de travail, quand on sait que c‘est au prix de leur sang qu‘ils triment dans les usines de sous-traitance”, souligne la note.
Le regroupement, qui œuvre dans la défense des droits de la femme, affirme sa solidarité avec la cause des travailleuses et travailleurs, tout en enjoignant les étudiants et tous ceux qui participent aux manifestations à ne pas céder aux provocations, encore moins à la violence.
Une formule d’entente, non reconnue par beaucoup de parlementaires, aurait été trouvée, le weekend écoulé, lors de discussions engagées entre la présidence, le secteur privé et quelques parlementaires.
Le président René Garcia Préval devrait faire valoir, le cas échéant cette semaine, son droit constitutionnel d’objection à la nouvelle loi d’augmentation du salaire minimum journalier en Haïti, ou sinon la promulguer dans le journal officiel de la république. [kft rc gp apr 16/06/2009 15 :00]