P-au-P, 16 juin 09 [AlterPresse] --- Deux mois après un premier tour de scrutin émaillé d’incidents (plateau Central, Artibonite) et caractérisé par une faible participation d’électrices et d’électeurs, les Haïtiennes et Haïtiens sont une nouvelle fois appelés aux urnes, ce dimanche 21 juin 2009, dans le cadre du second tour des élections partielles visant le renouvellement d’un tiers du Sénat, observe l’agence en ligne AlterPresse.
Onze (11) des vingt-deux candidats en lice seront élus dans le cadre du scrutin du 21 juin qui se déroulera dans neuf des dix départements géographiques du pays.
La région du Plateau Central n’est pas concernée par ces compétitions électorales à cause de l’annulation, dans ce département géographique, du premier tour du scrutin sénatorial pour des raisons de sécurité publique. Aucune date n’est encore retenue pour la reprise de ces élections dans le département du Centre qui doit élire un Sénateur en vue de permettre à la Chambre haute d’avoir la totalité de ses membres.
Entre-temps, le Conseil électoral provisoire (Cep) rassure que toutes les dispositions sont déjà prises pour faciliter la tenue normale de ce scrutin, dont le premier tour avait accusé, le 19 avril dernier, un faible taux de participation populaire.
Aucun élu n’a été issu du premier tour de scrutin le 19 avril 2009.
Pour ce deuxième tour, d’aucuns craignent que les précipitations fréquentes de ces dernières semaines, sur tout le territoire national, en pleine période cyclonique, ne viennent pas perturber le bon déroulement du scrutin.
Cependant, la campagne électorale paraît timide dans plusieurs villes haïtiennes, notamment à la capitale où très peu de photos de candidats sont remarquées dans les rues.
Les meetings politiques, habituellement observés en période électorale, ne sont pas constatés à Port-au-Prince.
Toutefois, dans divers endroits de la capitale, des électrices et électeurs potentiels s’empressent de retirer leurs cartes d’identification nationale (Cin) à l’approche de la date butoir pour la tenue de ces joutes.
Au siège de l’Office national d’assurance vieillesse (Ona), à Delmas (nord-est de la capitale), de longues files d’attente sont constatées.
La campagne électorale, qui a débuté le 26 mai dernier pour prendre fin le 19 juin 2009 à compter de minuit, est émaillée de violences dans certaines régions du pays.
Des heurts ont eu lieu entre partisans et sympathisants de candidats dans au moins deux départements du pays, tandis que le Cep exhorte les formations politiques à éviter l’arme de la violence durant la campagne électorale.
Dans la région du Sud-Est, une personne a été tuée par balles et six autres blessées dans des affrontements, la semaine dernière, entre les partisans de la plate-forme présidentielle Lespwa (Espoir) et ceux de l’Organisation du peuple en lutte (Opl).
Un accord de non agression a été signé, dans le Sud-Est, entre des dirigeants de « Lespwa » et de l’Opl en vue du bon déroulement du second tour de ce scrutin sénatorial.
Certains partis politiques, qui ne disposent pas de candidats dans certains départements géographiques, appellent leurs membres à voter pour des candidats d’autres partis et contre d’autres formations politiques.
Ecarté du processus électoral, le parti Fanmi Lavalas de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide, renouvelle son appel au boycott de ces élections en lançant à nouveau une opération « portes fermées ».
Les candidats de cette organisation politique ont été disqualifiés pour n’avoir pas pu se présenter avec un mandat émané de la signature de Jean-Bertrand Aristide, le chef de Fanmi Lavalas.
A rappeler que 22 candidats cherchent à combler 11 des 12 sièges vacants au Sénat dans le cadre de ce second tour.
Pour le département de l’Artibonite qui doit élire deux sénateurs, il s’agit de François Annick Joseph de (Opl), François Fouchard Bergromme et Jean Willy Jean-Baptiste de l’Ayiti an Aksyon (LAAA) et Michelet Louis (Indépendant).
Quatre candidats sont également en lice dans le Nord-Est. Ce sont Lucien Derex Pierre-Louis (Lespwa), Jean Rodolphe Joazile (Fusion), Jacques André Karl Charles-Pierre (Opl) et Armand Joachim (Opl).
Dans le Nord, la candidate de la Fusion Marie Ghislaine Monpremier affronte Moïse Jean-Charles de Lespwa.
Pour le département de l’Ouest, l’homme d’affaires Mario Viau (Union) sera face au candidat de Lespwa, Joël John Joseph.
Dans la Grande Anse (Sud-Ouest), l’ancien sénateur Maxime Roumer (Lespwa) sera opposé à Marie Aurore Laine Bellefleur (Fusion).
Dans les Nippes (autre département géographique dans le Sud-Ouest), les candidats Jean William Jeanty (Konba) et Louberson Wilson (Lespwa) iront au second tour.
Dans le Nord-Ouest, Mélius Hyppolite (Opl) et François Lucas Sainvil (Lespwa) s’affronteront au second tour.
Dans le Sud-Est, Wencesclass Lambert (Lespwa) et Ricard Pierre (Opl) sont admis pour ce second tour.
Situation similaire dans le Sud où Joseph Benoît Laguerre de l’Union des citoyens ayisyen (haïtiens) démocrates pour le développement et l’éducation (Ucadde) et Pierre Franky Exius (Lespwa) sont agréés. [do rc apr 16/06/2009 14:20]