Position du Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM), publiée sur son site Internet [1]
Extrait repris par AlterPresse le 13 juin 2009
Le CADTM condamne la répression menée par le gouvernement haïtien contre sa population, et en particulier contre les étudiants qui mènent depuis début mai un mouvement de protestation.
Depuis un mois et demi, les étudiants en médecine et pharmacie sont en grève pour protester contre les conditions de travail, rejoints ensuite par les étudiants dans d’autres disciplines pour exiger l’augmentation du salaire minimum.
Actuellement de 70 gourdes par jour (environ 1,7 dollar), il ne permet pas la satisfaction des nécessités les plus fondamentales. La revendication de base est donc qu’il soit porté à 200 gourdes (5 dollars).
Les étudiants ont été rejoints par de nombreux autres secteurs de la société sur cette revendication fondamentale et l’agitation a commencé début juin dans les rues de Port-au-Prince. Les étudiants revendiquent également la libération de leurs camarades emprisonnés suite aux manifestations.
Si le parlement haïtien a voté une loi concrétisant cette revendication le 5 mai dernier, le président René Préval, influencé par le patronat (l’Association des Industries d’Haïti) qui agite le spectre de licenciements massifs dans le secteur du textile, se refuse à la promulguer.
La répression menée par la police haïtienne et la Minustah (Mission des Nations unies en Haïti), qui s’étendant jusqu’à l’intérieur de l’Hôpital universitaire de Port au Prince, a fait plusieurs blessés.
Le CADTM demande à l’ONU de rappeler fermement à l’ordre la Minustah qui n’a pas pour mandat de réprimer violemment une population en lutte pour ses droits les plus légitimes.
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[1] -www.cadtm.org.