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UNESCO-Am. Latine-Haiti : Mettre le patrimoine dans l’actualité, dans une perspective de développement durable

Buenos Aires, 13 juin 09 [AlterPresse] --- L’Organisation des Nations unies pour la science, l’éducation et la culture (UNESCO) a clos un atelier de trois jours autour du thème « Journalisme et patrimoine » à Buenos Aires (Argentine), le jeudi 11 juin (2009).

Cet atelier a réuni une brochette d’experts en patrimoine de l’UNESCO et de journalistes chevronnés venus de différents pays de l’Amérique Latine et de la Caraïbe dont Haïti, Cuba et la République Dominicaine.

Patrimoine : savoir, savoir faire et faire savoir

L’idée de cette formation était de permettre aux journalistes d’appréhender -dans toutes ses dimensions - la question patrimoniale et de la mettre au cœur de l’actualité, dans une perspective de développement durable.

En plus d’encourager les professionnels des médias à s’intéresser davantage au patrimoine (naturel, culturel, matériel, immatériel et mondial), l’UNESCO voulait également recueillir les points de vue des journalistes sur les difficultés inhérentes à la couverture par les médias de cette thématique, afin de mieux articuler sa stratégie de communication sur le patrimoine.

Selon un expert du département culturel de l’UNESCO à Montevideo (Uruguay), « le défi pour l’UNESCO est de donner aux communicateurs des informations, sous une forme plus attrayante, sans souci bien entendu de manipulation. Il est question de créer un pont avec les journalistes et les médias de sorte qu’on puisse passer d’un langage d’expert à un langage clair et concret pour le public ».

Les propos de Frédéric Vacheron rappellent ceux tenus par le Recteur de l’Université Laval, en Juillet 2005, à l’ouverture d’un atelier international similaire organisé (par l’Université Laval) à Montréal, de concert avec l’UNESCO.

Michel Pigeon exprimait en effet le vœu que « cet atelier favorise la création de liens durables, un réseautage actif et fructueux entre ceux qui savent ce qu’est le patrimoine et ceux qui savent en parler au public, car cela s’inscrit dans nos valeurs communes : de savoir, de savoir faire et de faire savoir ».

Encrage événementiel et perspective de développement durable

Les exposés des différents participants (spécialistes du patrimoine et journalistes) ont été suivis d’échanges très animés sur d’éventuels partenariats qui pourraient être envisagés pour que les médias augmentent la couverture de la thématique du patrimoine, dans une perspective non factuelle, mais plutôt de développement durable.

Dans cette quête d’encrage événementiel pour problématiser la question patrimoniale dans les médias et permettre par ainsi une appropriation du patrimoine par la population, le journaliste Vario Sérant a référé les participants à une expérience réussie conduite, dans un autre domaine, par le Groupe Médialternatif, avec le support du Fonds des Nations unies pour la population et le développement (UNFPA).

La dite collaboration a permis de mettre dans l’actualité en 2007 - à travers notamment des chroniques hebdomadaires sur Radio Kiskeya et l’agence en ligne AlterPresse - la thématique POPDEV (population et développement).

Des experts (en patrimoine) présents ont salué cette initiative et estimé que l’UNESCO pourrait penser à la répliquer pour la question patrimoniale.

Ce séminaire a été l’occasion pour les experts de l’UNESCO présents de rappeler la responsabilité des États par rapport aux différentes conventions, déclarations et recommandations adoptées par l’UNESCO au sujet du patrimoine.

Ces experts ont évoqué le rapport étroit existant entre le patrimoine et le développement et insisté sur le fait que cette question (le patrimoine) a besoin d’un traitement intégré.

Haïti et la gestion du patrimoine

En Haïti, la prise en charge du patrimoine est assurée par plusieurs institutions placées sous la tutelle du Ministère de la Culture et de la Communication.

Ces institutions sont successivement l’Institut pour la Sauvegarde du Patrimoine National (ISPAN) - qui s’occupe surtout du patrimoine immobilier (ou bâti) - le Bureau National d’Ethnologie - qui s’intéresse au patrimoine intangible, au patrimoine amérindien et archéologique - le Musée du Panthéon National (MUPANAH) - qui intervient dans le champ du patrimoine muséologique - les Archives Nationales - qui s’occupent du patrimoine documentaire historique et la Bibliothèque Nationale - qui s’intéresse au patrimoine littéraire.

Depuis 1982, le Parc National Historique - qui comprend la Citadelle Henri, le Palais Sans Souci et Ramiers - est inscrit sur la liste du Patrimoine Mondial. C’est la seule composante du patrimoine haïtien à avoir droit à cette reconnaissance. D’autres sites, au nombre d’une trentaine, sont classés Patrimoine National. [vs gp apr 13/06/09 09 :00]