P-au-P, 10 juin 09 [AlterPresse] --- Des soldats de la Mission de stabilisation des Nations Unies en Haïti (Minustah) et des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) occuperaient, vers la mi-journée de ce mercredi 10 juin 2009, l’entrée principale de la Faculté des sciences humaines (Fasch), à l’avenue Christophe (centre de Port-au-Prince), où une soixantaine d’étudiants s’estiment pris en otage, selon des témoignages d’étudiants recueillis par l’agence en ligne AlterPresse.
Les forces de l’ordre montent la garde à l’impasse Le Hazard débouchant sur le local de la Fasch, alors que les étudiants étaient mobilisés à l’intérieur de la Faculté.
Ces étudiants disent détenir des informations faisant croire que les agents de l’ordre chercheraient à appréhender certains des leurs avec ou sans mandat.
Interrogé par AlterPresse, le commissaire haïtien Frantz Lerebours, porte-parole de la Pnh, affirme ni confirmer ni infirmer l’information, selon laquelle des policiers nationaux anti-émeutes seraient en position dans ce secteur.
Sur un total de 34 arrestations effectuées par la Pnh, depuis le début du mouvement des étudiants durant la première semaine de juin 2009, un nombre indéterminé de personnes ont été libérées, se contente d’indiquer Lerebours.
Les activités sont toujours paralysées à l’avenue Christophe où se trouvent la Faculté des sciences humaines, l’Institut national d’administration, de gestion et des hautes études internationales (Inaghei) ainsi que l’ancien Institut d’études et de recherches africaines (autres entités de l’Université d’Etat d’Haiti) , près desquels des jeunes se rassemblaient au début de la matinée du 10 juin.
Entre-temps, des policiers nationaux ont procédé au remorquage d’un véhicule de l’Electricité d’Haïti (EdH), incendié la veille à l’avenue Christophe, a constaté AlterPresse.
De nombreux riverains ont appelé les passants à la prudence, vu le développement de la situation et l’atmosphère de tension qui planent.
Des agents de l’ordre se seraient postés aux alentours de l’Ecole normale supérieure (Ens) et de la Faculté d’Ethnologie ( faisant partie aussi de l’Université d’État d’Haïti) au Champ de Mars, non loin du palais présidentiel, créant ainsi une certaine panique dans la zone.
Le déploiement des forces de l’ordre aurait dissuadé les étudiants de descendre dans les rues ce 10 juin 2009. Des arrestations auraient été effectuées, selon des journalistes.
Par ce mouvement entamé depuis une semaine, les étudiants exigent du président René Garcia Préval la publication de la loi portant le salaire minimum journalier à 200 gourdes (environ 5 dollars américains, au lieu de 70.00 gourdes actuellement).
Ils demandent également l’élargissement de leurs camarades arrêtés depuis le 4 juin dernier dans le cadre de ces manifestations émaillées de violence.
Le président René Préval a un délai, jusqu’au 17 juin 2009, pour se prononcer sur la loi d’augmentation du salaire minimum journalier, votée par les deux branches du corps législatif.
Une rencontre devait se tenir, ce 10 juin, entre les députés et des membres du secteur patronal autour de la question.
Principal instigateur de la loi d’augmentation du salaire minimum journalier, le député Steven Benoît rejette l’idée de revenir sur cette loi, mais n’écarte pas la possibilité de se pencher sur des mesures d’accompagnement en faveur du secteur privé. [do rc apr 10/06/2009 13 :30]