P-au-P., 29 oct. 03 [AlterPresse] --- « Nous sommes en face d’un régime de terreur qui est prêt à tout mettre en œuvre pour garder le pouvoir » : c’est la conclusion à laquelle est parvenue Carole Pierre-Paul, responsable de la Solidarité des Femmes Haïtiennes (SOFA), suite à la perturbation violente d’un sit-in des organisations féministes ce 29 octobre devant le palais de justice à Port-au-Prince.
De nouveaux actes de violence ont été enregistrés au cours de ce sit-in silencieux organisé par la Coordination Nationale de Plaidoyer pour les Droits des Femmes (CONAP) pour attirer l’attention sur la violence, l’insécurité et l’impunité qui sévissent à travers le pays, a constaté un reporter d’AlterPresse (Voir toutes les photos sur notre site).
« Ne pas voir, ne pas entendre, ne pas parler n’est pas une solution » ont soutenu les femmes.
Le sit-in qui se tenait sur les marches du Palais de Justice a été dispersé à coups de pierres, de bouteilles et de nombreux autres objets par des partisans du président Jean Bertrand Aristide qui scandaient : « vive Aristide pour 5 ans ». Toute absence de Aristide du pouvoir signifierait massacre et incendies, menaçaient-ils.
Cette situation a provoqué la panique au Palais de Justice. Un procès qui se tenait à la 1ère chambre civile du Palais de Justice a été perturbé. Les membres de la CONAP ont du se mettre à l’abri pour contourner la fureur des partisans du pouvoir.
La CONAP a jugé révoltant le comportement du gouvernement lavalas qui, selon ce regroupement, utilise la Police et les groupes pro-lavalas pour réprimer la population civile. La Coordination croit que tous les citoyens sont actuellement menacés et les invite à agir vite « pour que les morts injustes et gratuites cessent dans le pays ».
Le pouvoir lavalas tente d’instaurer un climat de terreur dans le pays, a indiqué Carole Jacob . « Nous sommes en face d’un régime de terreur qui est prêt à tout mettre en œuvre pour garder le pouvoir », a-t-elle indiqué.
Dans un communiqué intitulé « Cri des femmes » la CONAP a rappelé les différents actes de violence perpétrés dans le pays au cours de ces derniers jours et qui ont coûté la vie à plusieurs femmes. Notons Fernande Joseph, assassinée dans le plateau central (centre d’Haïti) par un policier, Jocelyne Pierre, assassiné aux Gonaives et Danielle Lustin à Port-au-Prince. [ rv gp apr 30/10/2003 15:00]