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Haïti/Mouvements sociaux : Annulation d’un sit-in en faveur de l’augmentation du salaire minimum

P-au-P, 5 juin 09 [AlterPresse] --- Un sit-in prévu ce 5 juin devant la résidence du président René Préval à Canapé Vert (secteur est de la capitale) en faveur de l’augmentation du salaire minimum a été reporté à la dernière minute.

La police se serait opposée à la tenue de ce sit-in, apprend AlterPresse de source proche des organisateurs.

Convoqué par des organisations comme le Mouvement démocratique populaire (Modep), Batay Ouvriye (Lutte ouvrière), Saj/Veye yo, ce sit-in devait permettre d’exiger du chef de l’Etat la promulgation de la loi sur le salaire minimum dans le Journal officiel Le Moniteur.

« Il doit y avoir de la continuité dans la lutte pour forcer le président René Préval à publier la loi sur le salaire minimum », indiquent les responsables de ces organisations sociales et syndicales qui appellent les masses populaires à la mobilisation générale en vue d’obtenir satisfaction.

Votée récemment par les deux branches du Parlement, cette loi prévoit un salaire journalier minimum de 200 gourdes (environ 5 dollars américains) contre 70 gourdes depuis 2003.

La question de la promulgation de la loi sur le salaire minimum a provoqué ces derniers jours des manifestations estudiantines émaillées de violence.

Un étudiant du Département de Travail social à la Faculté des Sciences Humaines (Fasch), a été blessé par balles le 4 juin 2009 au cours d’échauffourées avec la police.

Ludger Laguerre (et non Ludger Jules) a été admis à l’hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH) où son cas était jugé stable, selon une source digne de foi.

24 personnes ont aussi été interpellées par la police pour troubles à l’ordre public.

« Nous dénonçons de toutes nos forces les actes de brutalités orchestrés par la police sur les manifestants. Plusieurs étudiants ont été blessés à coup de bâton, de pierres de projectiles tirés par la Police et la Minustah », écrivent Modep, Batay Ouvriye, Saj/Veye yo, dans une note à AlterPresse.

Elles exigent la libération immédiate de tous les manifestants arrêtés lors de la mobilisation du 4 juin 2009.

Les agents de la police haïtienne avaient fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants. Ce qui a créé une vive tension dans divers endroits de la capitale haïtienne.

Certaines écoles ont dû renvoyer leurs élèves incommodés par les effets de gaz lacrymogènes.

A l’avenue Christophe où se trouvent la Faculté des sciences humaines et l’INAGHEI, une jeune dame s’est évanouie après avoir respiré des gaz lacrymogènes.

Les locaux de la Fondation Connaissance et Liberté (Fokal) ont essuyé des jets de pierre provoquant ainsi la paralysie des activités de cette institution culturelle.

Des pare-brise de véhicules ont été cassés. [do gp apr 05/06/2009 12 :00]