P-au-P, 4 juin 09 [AlterPresse] --- Un étudiant a été blessé par balle dans des échauffourées avec la police nationale d’Haiti (Pnh), enregistrées, ce jeudi 4 juin 2009, au centre de Port-au-Prince, à l’occasion d’une manifestation d’étudiants de l’Université d’Etat d’Haïti (Ueh) en faveur de l’augmentation du salaire minimum journalier à 200 gourdes (environ 5.00 dollars américains ; US $ 1.00 = 41.00 aujourd’hui), selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
Ludger Jules, étudiant en Travail social à la Faculté des Sciences Humaines (Fasch), a reçu un projectile à la tête, non loin du Lycée du Cent Cinquantenaire, au moment où il manifestait aux côtés d’autres camarades, confirme à AlterPresse Guy Numa du Mouvement démocratique populaire (Modep).
Jules a été transporté d’urgence à l’hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (Hueh), où il devrait subir une intervention chirurgicale, ajoute l’étudiant Valentin Emmanuel Duverneau.
Au cours de la conversation avec AlterPresse, Numa et Duverneau paraissaient sous le choc, affectés voire incommodés par les effets de gaz lacrymogènes qui se seraient répandus dans les parages de l’établissement hospitalier public.
Journalistes – qui couvraient la manifestation estudiantine -, étudiants protestataires et parents de malades se sont retrouvés, vers la mi-journée de ce jeudi 4 juin 2009, dans une situation inconfortable au sein de l’Hueh.
Les policiers auraient, à tout bout de champ, fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les protestataires.
Cette forme de réaction policière est dénoncée par Guy Numa qui demande aux policiers nationaux anti-émeutes de respecter les droits des malades soignés dans ce centre hospitalier.
Une forte présence policière est remarquée dans les alentours de l’Hueh, près duquel les étudiants, visiblement en colère, continuent d’exiger du chef de l’Etat, René Garcia Préval, la publication de la loi sur le salaire minimum journalier, votée par le Parlement.
Venus de plusieurs Facultés de l’Ueh, ces étudiants se sont répartis en plusieurs points de rassemblement, dans la capitale Port-au-Prince.
La police nationale d’Haïti s’est déployée dans ces différents points, tandis qu’une unité de la Mission des Nations Unies de stabilisation en Haïti (Minustah) a été observée aux abords de la faculté (publique) de droit et des sciences économiques de Port-au-Prince.
Dans les environs de la faculté des sciences humaines, étudiants et policiers anti-émeutes se renvoyaient des pierres ce 4 juin 2009, suivant les images captées par les journalistes.
La manifestation du 4 juin 2009 fait suite à un vaste mouvement, lancé par les étudiants de plusieurs entités de l’Ueh en vue d’exprimer leur solidarité aux ouvrières et ouvriers haïtiens qui perçoivent, à date, un salaire journalier minimum de 70.00 gourdes, en dépit du vote, en début d’année par le Parlement, d’une loi portant ce salaire à 200.00 gourdes.
Les étudiants protestataires, qui se déclarent concernés par la question du salaire minimum, pressent le chef de l’Etat à promulguer la nouvelle loi régissant la matière, dans le Journal officiel Le Moniteur, dans la perspective de soulager la misère des ouvrières et ouvriers haïtiens.
Un sit-in, convoqué par les organisations sociales et syndicales, telles Batay Ouvriye (Lutte ouvrière), Chandèl, Saj/Veye, Modep, est prévu pour le vendredi 5 juin 2009 non loin de la maison où habite le président Préval au Canapé-Vert (quartier résidentiel à l’est de la capitale).
Les organisateurs de ce sit-in réprouvent l’apparent refus du chef de l’Etat à promulguer la loi sur le salaire minimum journalier.
Parallèlement, une rencontre entre le chef de l’Etat, des parlementaires de la 48e Législature et le secteur privé des affaires, est programmée pour le même 5 juin 2009 dans l’objectif de discuter de cette loi.
Le 18 mai 2009, lors de la célébration de la fête du drapeau et de l’université, Préval s’est déclaré favorable à un salaire minimum journalier, dans une proportion qui ne favorise pas l’aggravation du chômage. [do rc apr 04/06/2009 12 :00]