P-au-P, 27 mai 09 [AlterPresse] --- Le décanat de la Faculté de médecine et de pharmacie (Fmp) apporte des éclaircissements sur les raisons qui ont occasionné, depuis plusieurs semaines, l’éclatement d’une crise à l’intérieur de cette entité de l’Université d’Etat d’Haïti (Ueh).
Dans un document divisé en quatre parties et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse, les responsables de la Fmp jugent opportun d’éclairer l’opinion publique sur la véritable nature et les enjeux de cette crise, marquée par des affrontements entre les étudiants et des unités spécialisées de la police nationale d’haiti (Pnh).
En cette dernière semaine de mai 2009, des étudiants ont été blessés, des pare-brise de véhicules ont été.cassés au cours de manifestations d’étudiants ayant érigé des barricades et lancé des pierres aux abords de la faculté de médecine et de pharmacie, ou sont intervenus, avec des gaz lacrymogènes, des agents de la compagnie d’intervention et de maintien de l’ordre (Cimo) de la Pnh.
Après avoir présenté un résumé chronologique des principaux événements qui ont jalonné l’évolution de la crise, les dirigeants de la Faculté de médecine et de pharmacie font une lecture de ladite crise et une analyse critique de la revendication des étudiants avant de faire un rappel de la position exprimée par le Décanat et le Conseil des chefs de Département depuis le début de la crise.
Les étudiants avaient soumis une liste de 23 revendications lorsqu’ils
ont débuté leur mouvement le 27 avril 2009. L’une de ces revendications : les étudiants laissent croire que le Décanat serait sur le point de supprimer un certain nombre de cours ou de travaux pratiques.
Les 22 autres revendications, qui ne peuvent être satisfaites dans l’immédiat, sont d’ordre structurel ; elles concerneraient la création ou la remise en état de fonctionnement de certains laboratoires, selon le document établi par le décanat et le conseil des chefs de département autour de la crise.
« Il est totalement faux (…) de prétendre que le décanat de la Fmp ait délibérément supprimé un certain nombre de cours du cursus de la Faculté », indiquent les responsables de cette entité de l’Ueh.
Les cours de rhumatologie, d’endocrinologie, de statistiques, méthodologie de la recherche ou encore de la génétique médicale et de médecine familiale, sont présentés comme supprimés par les étudiants protestataires.
Ces derniers font également croire que certains cours seraient remplacés par des séminaires.
« Ce que les étudiants qualifient de séminaires sont en réalité des cours dispensés sous forme de modules d´enseignement intégré, d´une durée habituellement égale, voire supérieure à celle d´un enseignement dispensé tout au long d´un semestre et sanctionné par un examen régulier », précise le document de 18 pages élaboré par le Décanat et le conseil des chefs de département de la Fmp.
Ce type d´enseignement, poursuit le document, est de plus en plus prisé dans les universités étrangères.
Certains professeurs, chargés de ces cours, ont atteint l’âge de la retraite, d’autres ont laissé le pays.
Pour colmater ces brèches, des ententes ont notamment été trouvées avec l’Agence universitaire de la Francophonie (Auf) qui avait envoyé des professeurs pour assurer les cours de « rhumatologie » et d’« endocrinologie. »
Quant au professeur chargé du cours de statistiques, le décanat de la Fmp dit avoir été dans l’impossibilité, pour le moment, de pourvoir à son remplacement en cours d´année.
Sur recommandation du Rectorat, le Professeur Wesner Antoine a, pour sa part, été engagé par le décanat pour assurer le cours de génétique médicale, selon le document précisant qu’« il est donc malhonnête de prétendre que de tels cours ont été supprimés par l´actuel décanat de la Fmp. »
Une lettre de cessation de service a été adressée au docteur Lubraine Bien-Aimé qui enseignait le cours de médecine familiale.
En septembre 2008, le docteur Bien-Aimé était au centre d’une autre crise ayant éclaté à cette Faculté de l’Ueh.
Cette spécialité, prise en charge à l’hôpital Justinien du Cap-Haïtien par l’Université de Miami dans le cadre d’une convention inter universitaire, devait être dispensée par l’Université de Miami.
Programmé pour la deuxième semaine du mois de mai 2009, ce cours d’introduction a été annulé.
A côté de ces explications, la politisation de la crise actuelle et les comportements répréhensibles de certains étudiants - qui se seraient lancés dans une campagne de « dechoukaj » de l’actuel décanat - sont évoqués dans ledit document.
Dans une prise de position publiée, le 11 mai dernier, le Conseil des chefs de département déclare ne pas vouloir se plier aux diktats des étudiants qui réclament le renvoi du décanat élu.
Le Conseil réaffirme son soutien à ce décanat qui, selon lui, peut s’enorgueillir des résultats déjà obtenus.
Le Conseil invite les étudiants à reprendre le sens des mesures et des responsabilités et à regagner les salles de cours afin de permettre la reprise des activités académiques et administratives de l’institution.
Rencontrant la presse, le mardi 26 mai 2009 après un autre mouvement de protestation, des porte parole des étudiants ont appelé le rectorat de l’Ueh à se prononcer officiellement sur cette crise qui bouleverse la faculté de médecine et de pharmacie depuis plusieurs semaines. Ils ont aussi affirmé leur détermination à poursuivre sans relâche leur mouvement de revendications. [do rc apr 27/05/2009 12 :25]