P-au-P, 5 mai 09 [AlterPresse] --- Des syndicalistes de
l’Internationale des services publics (ISP) ont clôturé, ce 5 mai
2009, une mission de solidarité avec Haïti, selon les informations obtenues par l’agence en ligne AlterPresse.
Ce séjour a permis aux délégués de ISP s’enquérir de la situation des
syndicats haïtiens et d’établir des liens de solidarité avec
différents secteurs de la société civile haïtienne, indique Andrew
Garnett, représentant de « Guyana local government officers union ».
Ces syndicalistes disent également avoir profité de leur présence en
Haïti pour participer aux activités célébrant la fête de l’agriculture
et du travail, le 1er mai dernier.
Le professeur Camille Chalmers, de la Plate-forme haïtienne de
plaidoyer pour un développement alternatif (Papda), considère cette
visite comme un mécanisme qui doit permettre de renforcer les liens de
solidarité entre les syndicats haïtiens et le mouvement syndical
mondial.
Camille Chalmers présente ISP comme un très vaste réseau mondial de syndicats, qui rassemblent près de 20 millions de travailleuses et travailleurs dans le monde et qui interviennent dans le secteur
public.
ISP milite également dans la lutte contre la privatisation des
entreprises publiques.
Andrew Garnett, qui affirme avoir rencontré les représentants de divers secteurs de la société civile haïtienne, souhaite une amélioration des services publics en Haïti.
Il juge indispensable l’accès aux services publics, tels eau, énergie,
gestion des déchets, transport. Ces services, selon Garnett, sont
essentiels si l’on veut lutter efficacement contre la pauvreté.
Thomas Letang, de « Dominica public service and Caribbean public
services association », se déclare impressionné par l’esprit
d’initiative et entrepreunarial des Haïtiens.
Saluant la bonne organisation du secteur informel de l’économie
haïtienne, le représentant de la Dominique souligne l’apport de la
femme dans cette économie.
La représentante de « Caribbean policy development centre », Cecilia
Babb, dit avoir un autre regard de la réalité haïtienne après ce séjour
de travail et de découvertes.
Les faits souvent rapportés par la presse, présentant Haïti comme un
pays misérable, où les gens mangent des galettes de boue, sont faux,
précise Cecilia Babb qui affirme avoir vu des potentialités énormes.
La syndicaliste relève combien les richesses sont très mal
réparties en Haïti. Ce qui constitue, à ses yeux, le plus grand problème de ce pays.
A travers l’organisation dont elle fait partie, Cecilia Babb promet de
porter les autres peuples des Caraïbes à avoir une meilleure
compréhension d’Haïti. Elle promet également de défendre la cause
haïtienne auprès du marché commun des Caraïbes (Caricom).
Angela Edwin, de la « St Lucia civil service association », abonde
dans le même sens, tout en rejetant les allégations faisant croire
qu’Haïti serait un pays dépourvu de production.
« J’ai visité les montagnes, j’ai vu des fruits et légumes, pourtant
on m’a toujours rapporté que Haïti est un pays où les gens vivent de
l’assistanat », explique Angela Edwin.
A l’instar de ses collègues, la représentante de Ste Lucie plaide pour
l’accès équitable à des services publics de qualité en Haïti. Car,
soutient Angela Edwin, en dehors d’un accès équitable aux services
publics de qualité, aucun pays ne pourra jamais arriver au stade de
développement.
« Les services publics de qualité sont très importants pour la
prospérité humaine », ajoute-t-elle.
L’Internationale des services publics représente des syndicats du
secteur public dans plus de 150 pays du monde entier.
A date, la Fédération des syndicats des travailleurs de l’Electricité
d’Haiti (Festredh) est la seule organisation syndicale haïtienne à
être membre de l’ISP. Les responsables de ce réseau promettent
d’élargir le cadre à d’autres organisations haïtiennes. [do rc apr
05/04/2009 14 :30]