P-au-P, 04 mai 09 [AlterPresse] ---A Jacmel, la capitale du département géographique du Sud-Est d’Haït, différents membres de diverses organisations locales ont gagné les rues, durant le premier weekend de mai 2009, coincidant avec la célébration de la fête de l’agriculture et du travail, pour réclamer de meilleures conditions de vie dans cette région du pays, selon les informations obtenues par l’agence en ligne AlterPresse.
Estimés à plusieurs milliers, les manifestants venaient de différentes communes et sections communales de l’arrondissement de Jacmel, tandis que se tenait, dans la ville, une exposition agroartisanale et de production présentant divers biens réalisés dans ce département géographique et d’autres régions du pays.
Les protestataires ont exigé des autorités l’adoption de mesures visant à stopper la construction de maisons dans les terres cultivables.
La création d’emplois, pour combattre le chômage parmi la population, ainsi que la mise en place de mesures pour faire face aux catastrophes naturelles, figuraient également parmi les revendications des manifestants.
La marche du 1er mai 2009, qui a coïncidé avec les activités commémoratives de la fête catholique romaine de Jacmel, était une initiative de la Coordination régionale du Sud-Est (Cros) en partenariat avec des organisations de jeunes et d’autres groupements du département géographique.
L’ingénieur-agronome Gérald Mathurin, un des responsables de Cros, déclare à AlterPresse avoir été dépassé par l’ampleur de cette manifestation, pour laquelle plus de deux mille personnes ont été mobilisées.
Il est anormal de continuer à construire sur des terres à vocation agricole, estime Gérald Mathurin, ancien ministre de l’agriculture sous le premier mandat présidentiel de René Garcia Préval (1996-2001)
Le dirigeant de Cros qualifie, en ce sens, de légitimes les raisons qui ont entraîné la tenue de la marche du 1er mai 2009.
A Port-au-Prince, une manifestation organisée par le « Kolektif pou yon lòt premye me / Collectif pour un autre premier mai » a été dispersée non loin du Champ de Mars, à proximité du palais présidentiel, par la police nationale d’Haïti à coup de gaz lacrymogènes.
Ce mouvement, qui a réuni, dans la capitale haïtienne, plusieurs centaines de personnes, dont des ouvriers et paysans, voulait donner, à la fête de l’agriculture et du travail, son vrai sens en l’extirpant de la domination bourgeoise et des pouvoirs. [do rc apr 04/05/2009 14:50]