P-auP., 7 mars. 02 [AlterPresse] --- Le responsable des questions haïtiennes au Haut Commissariat des Droits Humains de l’ONU, Noberto Fryman, a eu dans la soirée du 7 mars, au local du PNUD, un entretien avec plusieurs responsables d’organismes haïtiens de défense des droits humains et d’autres entités du mouvement social, a appris AlterPresse de source sure.
Noberto Fryman, qui séjourne en Haïti du 4 au 10 mars, souhaite faire un état des lieux de la situation des droits humains dans le pays et explorer des modes d’intervention et des pistes de coopération en matière de droits humains, a précisé notre source.
Des responsables du Centre œcuménique des Droits Humains (COEDH), du Comité des Avocats pour le Respect des Libertés (CARLI), de la Solidarité des Femmes Haïtiennes (SOFA) et d’Haïti Solidarité Internationale (HSI) ont pris part à cette rencontre. Au cours de leur entretien avec Noberto Fryman, ils ont dénoncé la situation très précaire des droits humains en Haïti.
Les défenseurs de droits humains ont évoqué la crise institutionnelle qui bouleverse le pays, "livré a l’anarchie de la violence avec une complicité tacite du pouvoir en place", ont-ils souligné. Ils ont aussi parlé de crise morale et de crise de valeur.
Ils ont mis l’accent sur l’impunité et la persistance de l’injustice, considérée comme un problème structurel, vu que les milliers de victimes d’arbitraires durant les années 50, 60, 70, 80 et 90 demeurent encore sans justice, ni réparation.
Les cas des femmes victimes de viols pendant la période du coup d’état militaire de septembre 1991 ont été pris en exemple par les militants haïtiens qui ont évoqué une certaine recrudescence de viols dans les quartiers populaires.
Enfin, les militants de droits humains et du mouvement social qui se sont entretenus avec le responsable des questions haïtiennes au Haut Commissariat des Droits Humains de l’ONU, ont manifesté la plus grande inquiétude a propos de l’évolution de la police, reprochée pour des actes arbitraires, des pratiques de corruption et sa faiblesse institutionnelle. [gp apr 07/03/02 22:30]