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Monde (Haïti) : Le droit de survivre est menacé, selon un rapport de l’organisation internationale Oxfam

P-au-P, 22 avril 09 [AlterPresse] --- Le nombre de personnes affectées par les crises climatiques dans le monde, y compris Haïti, pourrait augmenter de 54% pour atteindre le nombre de 375 millions de gens, menaçant ainsi de submerger le système d’aide humanitaire, révèle un rapport l’organisation internationale Oxfam consulté par l’agence en ligne AlterPresse.
 

Intitulé « Le droit de survivre », ce rapport, publié le mardi 21 avril 2009, plaide en faveur de la réforme d’urgence du système d’aide humanitaire.
 

“Le système humanitaire fonctionne comme un jeu de cartes mondial, où l’aide est distribuée au hasard et non sur la base des besoins des gens. La réponse est souvent inconstante — trop peu, trop tard et pas assez bonne. Le monde arrive à peine à faire face au niveau actuel de désastres », soulève Jeremy Hobbs, directeur exécutif d’Oxfam International.
 

L’organisation internationale britannique déclare se servir de données les plus fiables disponibles, qui font état de 6,500 désastres liés au climat depuis 1980, pour projeter que le nombre de personnes affectées par les désastres climatiques passera de 133 millions à 375 millions de gens par année en moyenne, d’ici 2015.
 

Ce nombre n’inclut pas les personnes touchées par d’autres désastres, tels que les guerres, les tremblements de terre et les éruptions volcaniques, souligne un communiqué de l’organisation internationale Oxfam.
 

Dans ce rapport, une attention particulière est portée sur Haïti, un pays qui a été durement frappé par les tempêtes tropicales de 2008, détruisant ainsi les vies d’un millier de personnes.

De violents ouragans risquent de frapper à nouveau Haïti
 

« Haïti continuera d’être frappée par des ouragans qui deviendront de plus en plus violents dans le futur », prévient Yolette Etienne, porte-parole d’Oxfam international en Haïti.
 

« En l’occurrence, la nécessité pour les personnes pauvres de s’adapter à ce futur incertain est plus que jamais urgente. Il faut donc une adaptation sans regret, c’est-à-dire des mesures à prendre qui aideront la population à résister aux chocs climatiques et à tout ce que le futur leur réserve », poursuit-elle.
 

La courte période, séparant une tempête d’une autre, n’a fait qu’empirer l’ampleur des désastres, ne permettant pas au pays de se relever entre chaque tempête.
 

L’agriculture a subi des pertes évaluées à presque 229 millions $US et les dommages ont été évalués à 15 % du Produit intérieur brut (Pib), ce qui nuit à tout progrès économique futur, selon
Oxfam qui estime Haïti a continuellement besoin du support de la communauté internationale.
 

« Haïti ne peut mobiliser les fonds nécessaires à l’application des adaptations aux changements climatiques, dictées par le Programme d’action national d’adaptation (PANA) », indique Yolette Etienne.
 

La communauté internationale, selon la porte-parole de l’Oxfam, devra jouer un rôle essentiel, car l’investissement financier nécessaire dépasse la capacité budgétaire d’Haïti.
 

« Un financement international pour l’adaptation sera essentiel afin de permettre la mise en place d’une panoplie de mesures, variant des initiatives, issues des communautés et des stratégies pour réduire les risques, à une planification nationale à long terme et des protections sociales face aux impacts inévitables », suggère-t-elle.
 

En Haïti, la promotion de la réduction des désastres au niveau local se fait à travers le support aux projets initiés par le gouvernement, rappelle l’organisation international britannique.
 

Ce support a pour but de développer des stratégies de défense, orientées vers la communauté.
 

Ces stratégies s’avèrent plus efficaces et ont des avantages qui dépassent la simple résistance aux désastres liés aux changements climatiques.
 

Dans ce rapport du 21 avril 2009, Oxfam invite le monde à augmenter ses dépenses en matière d’aide humanitaire, de 14,2 milliards de dollars (qu’il était en 2006) à au moins de 25 milliards de dollars par année.
 

Ceci dans l’objectif de faire face à l’augmentation du nombre de personnes affectées par les crises climatiques. [do rc apr 22/04/2009 14 :00]