P-au-P, 17 avril 09 [AlterPresse] --- Le Conseil Électoral Provisoire (CEP) revendique son indépendance à deux jours des élections sénatoriales partielles, prévues pour le 19 avril prochain.
« Nous avons rétabli le prestige et l’indépendance du CEP » puis « empêché la mainmise de certains partis politiques agressifs sur ses organes technico-administratifs », déclare le président du CEP, Frantz-Gérard S. Verret, au moment de procéder solennellement à la clôture de la campagne électorale, ce 17 avril.
« On comprend pourquoi certains secteurs politiques n’approuvant pas nos règles établies ne font que nous dénigrer, tout en essayant de boycotter le choix du peuple, la volonté de la majorité nationale, donc les vœux de la loi haïtienne », martèle le principal dirigeant de l’institution électorale, sans toutefois fournir des détails sur les secteurs concernés.
« Nous avons pris du temps pour planter les denrées de la démocratie, c’est-à-dire aider à la stabilisation d’institutions et d’habitudes démocratiques (…) Le temps de la récolte des fruits de nos efforts combinés est enfin arrivé », affirme le président du Conseil électoral.
Frantz-Gérard Verret dit avoir pris toutes les dispositions pour faciliter la réalisation de ces joutes en dépit des difficultés de tous ordres.
Il encourage les 4.5 millions d’Haitiens en âge de voter à aller remplir leur devoir civique dans les dix départements géographiques du pays. « Je vous demande d’aller voter pour un candidat de votre choix », dit-il. « Allez voter librement. En foule, prenez le chemin des urnes pour manifester votre volonté de peuple. Si vous ne choisissez pas, on choisira pour vous », prévient Frantz-Gérard Verret.
Le directeur général du CEP, Pierre-Louis Opont, ne s’attend cependant pas à un large taux de participation à ce scrutin. « Historiquement en Haïti, le taux de participation est toujours très bas pour les sénatoriales partielles », fait-il remarquer.
Opont prend en compte également l’atmosphère politique, marquée par des appels à bouder les élections. C’est notamment le mot d’ordre du parti Famille Lavalas de l’ex président Jean Bertrand Aristide.
Mais le directeur général de l’organisme électoral soutient, à l’attention du peuple haïtien, que la meilleure façon de soutenir la démocratie, c’est de participer au choix des dirigeants.
La Police nationale d’Haïti (PNH) a mis en place un important dispositif de sécurité en vue du bon déroulement de ce scrutin.
Sur les 9300 policiers mobilisés, 7240 seront utilisés pour la sécurité électorale sur tout le territoire national, selon Gary Desrosiers, porte-parole adjoint de la PNH.
D’autres agents de la PNH seront affectés à la sécurité des autorités concernées et des bâtiments publics, comme les centres de détention.
La circulation des véhicules de transport public et de motocyclettes est interdite le jour du vote. Celle des véhicules privés sera contrôlée.
« Les motocyclettes sont interdites de circuler », soutient Gary Desrosiers, précisant qu’au cours des dernières années, beaucoup de crimes enregistrés dans le pays ont été commis par des individus circulant à moto.
Les régions de Pestel, les Irois (Sud-ouest), Grande Rivière du Nord, Maïssade, Cerca Cavajal, Lascahobas (Est), sont placées sur une liste de « zones rouges. » Des unités spécialisées de la PNH sont déployées dans ces zones, selon Gary Desrosiers, qui indique que la police ne va tolérer aucune turbulence.
A Port-au-Prince, des quartiers de Grand Ravine, Cité Soleil, la Saline, Martissant sont également sur cette liste. [do gp apr 17/04/2009 14 :15]