P-au-P, 13 avril 09 [AlterPresse] --- La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a récemment reconnu l’échec des politiques anti-drogue mises en œuvre par les Etats-Unis depuis des dizaines d’années, ainsi que la contribution de ces mesures à la flambée de violence qui ensanglante le Mexique et d’autres pays latino-américains.
« De toute évidence, les mesures que nous avons prises ont été un échec », a déclaré Hillary Clinton, dont les propos sont rapportés par Courrier International dans sa livraison du 1er au 8 avril 2009.
Hillary Clinton, selon Courrier International puisant dans The Washington Post, a fait cette déclaration dans l’avion qui l’amenait pour une visite de deux jours au Mexique.
Selon la secrétaire d’Etat, les politiques américaines visant à réduire la consommation de drogue et à lutter contre le trafic de stupéfiants et la contrebande d’armes ont été inefficaces.
« Notre demande insatiable en produits stupéfiants illégaux alimente le trafic, a-t-elle poursuivi. Notre incapacité à empêcher la contrebande d’armes à destination des criminels cause la mort de policiers, de militaires et de civils. »
Hillary Clinton est allée plus loin que tout autre représentant du gouvernement américain ces dernières années en reconnaissant la part de responsabilité des Etats-Unis dans l’épineux problème du trafic de drogue en Amérique latine.
Depuis janvier 2008, les affrontements entre les gangs de trafiquants et les autorités ont ainsi coûté la vie à plus de 7 000 Mexicains, poursuit l’article tiré du Washington Post.
Début du mois d’avril, l’administration américaine du président Barack Obama a considéré le Venezuela comme une zone de transit pour l’acheminement de la drogue aux États-Unis et en Europe.
90 % de la drogue, qui sort de l’Amérique centrale, entre par la frontière Nord des États-Unis d’Amérique avec le Mexique. Une autre partie part du Venezuela pour arriver à la côte Est des Etats-Unis, transitant par la République Dominicaine et Haïti, selon Thomas A. Shannon, assistant secrétaire américain au Bureau des affaires de l’hémisphère Ouest dans le département d’Etat (ministère nord-américain des affaires étrangères).
Le haut fonctionnaire américain qui a accordé une entrevue le 2 avril 2009 à une dizaine de journalistes de la région, dont un représentant d’AlterPresse, a fait savoir que le Venezuela, par où transborderait la cocaïne, constitue un tremplin important.
Au Mexique, durant longtemps, les cartels se sont concentrés principalement dans la logistique de commercialisation à partir de la Colombie vers les Etats-Unis d’Amérique. [apr 13/04/2009 13 :45]