Bruxelles, 5 avril 09 [AlterPresse] --- Le commissaire européen au développement, Louis Michel, invite les artistes d’Afrique, de la Caraïbe, du Pacifique (ACP) et de l’Europe à mettre leur scepticisme de coté et encourage les dirigeants politiques de ces régions à travailler avec les créateurs et professionnels de la culture.
« Cessez d’être sceptiques ! », a lancé le haut fonctionnaire européen à l’endroit des centaines d’artistes et experts dans le domaine de la culture lors de la séance de clôture de la rencontre internationale « Culture et création, facteurs de développement », organisée par la Commission Européenne, du 1er au 3 avril à Bruxelles.
Dans la déclaration finale de la rencontre, lue au cours de la même séance, les participants ont globalement appelé à repenser le développement en accordant une place centrale à la culture. Ciblant des objectifs d’ordre économique, politique, social et culturel, ils ont formulé des recommandations sur divers domaines liés à la création artistique et culturelle.
« La réalité de ces conclusions va bien au-delà de ce que nous avons espéré » et « je suis très impressionné », confie Louis Michel, qualifiant les priorités établies et les attentes exprimées de « réalistes, mais aussi ambitieuses ».
La Déclaration de Bruxelles préconise d’ « inscrire la culture comme priorité à prendre en compte » dans le cadre des programmes de coopération UE-ACP, ainsi que dans les Documents stratégiques de réduction de la pauvreté. Elle prône « la libre circulation des artistes et des professionnels de la culture » dans les espaces régionaux ACP et Europe et demande à l’Union Européenne d’inciter les dirigeants de ses pays membres à créer un « visa culturel ».
Selon Louis Michel, dans le contexte mondial de crise économique susceptible d’affecter plus cruellement les plus pauvres du monde, « les travaux sur le rôle de la culture dans le développement prennent toute leur importance ».
« Ciment des identités… vecteur d’ouverture… moteur des démocraties », la culture permet d’éviter les replis nationalistes, les tentations ethnicistes, racistes, les exclusions, que les crises actuelles risquent encore de nourrir et d’exacerber, soutient le commissaire européen au développement. Il ajoute que la culture est aussi « le cœur de l’innovation et l’innovation le cœur du développement ».
La déclaration de Bruxelles va devenir « un fondement de la politique de développement » et va « renforcer la nature nouvelle de la relation entre l’Europe et les pays en développement », promet Louis Michel, sans nier que « les goulots d’étranglement existent ».
S’adressant à la cinquantaine de ministres qui a pris part à la rencontre, le commissaire européen au développement a affirmé que « les créateurs ne sont pas leurs adversaires, mais peuvent être leurs meilleurs partenaires, (…) parce qu’ils ont cette capacité d’anticiper le monde ». Il exhorte les dirigeants des pays ACP à « oser ce partenariat ».
Peu avant Louis Michel, l’ancien président sénégalais et secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, a qualifié la Déclaration de Bruxelles de « mots forts, des recommandations exigeantes et ambitieuses à l’image des défis qu’il nous faut au plus vite relever ». [gp apr 05/04/2009 06:00]
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