P-au-P, 3 avril 09 [AlterPresse] --- Des journalistes haïtiens ont marché dans les rues de Port-au-Prince, ce 3 avril 2009, pour commémorer le 9e anniversaire de l’assassinat du journaliste Jean Léopold Dominique.
Vêtus de t-shirts à l’effigie de Jean Dominique, ces travailleurs de divers médias de la capitale haïtienne et des villes de province ont lancé des messages à travers lesquels ils réclament justice pour l’ancien directeur général de Radio Haïti Inter.
Ancien collaborateur de Jean Dominique à Radio Haïti Inter, Grégory Casimir est venu directement du Canada pour participer à cette marche qui a pris fin devant le Palais de Justice.
« Jean Dominique aimait son pays, pour lequel il se sacrifiait. Neuf ans après son assassinat, nous pensons qu’il est absurde que nous soyons encore obligés de réclamer justice », déclare à AlterPresse Grégory Casimir, devant le siège du ministère de la Justice où les manifestants ont effectué une halte.
Pour Grégory Casimir, le ministère de la justice doit intervenir dans ce dossier. L’important ce n’est pas de nommer des juges, mais de faire avancer le dossier, martèle-t-il.
Il présente Jean Léopold Dominique comme un militant farouche contre l’impunité, un homme qui travaillait pour la justice sociale, un défenseur des groupes les plus défavorisés.
Sur tout le parcours de la marche, le message était clair : « Votez Jean Dominique, candidat à la justice ». Les manifestants brandissaient des posters à l’effigie de l’ancien PDG de Radio Haïti Inter assassiné, le 3 avril 2000 sur la cour de la station en compagnie du gardien de la radio Jean-Claude Louissaint.
Dans un message délivré devant le Palais national, le journaliste Guyler C. Delva, président de la Commission indépendante d’appui aux enquêtes relatives aux assassinats de journalistes (CIAPEAJ), fait part de la volonté des autorités haïtiennes de faire avancer le dossier de Jean Dominique.
Le responsable de cette commission présidentielle ne fournit cependant pas de précision sur l’état d’avancement de l’enquête autour du meurtre du 3 avril 2000.
En 9 ans, « le dossier sera passé entre les mains de six juges d’instruction et l’impunité totale demeure », fait remarquer l’organisation internationale Reporters Sans Frontières (RSF) dans un communiqué transmis à AlterPresse.
« Cet épisode, que nous ne pouvons commenter sur le fond, s’ajoute malheureusement aux nombreux échecs de l’enquête », s’indigne RSF.
Le juge Fritzner Fils-Aimé, en charge du dossier, a été mis en disponibilité le 30 mars 2009 par le ministère de la Justice pour « actes de corruption graves », souligne Reporters Sans Frontières.
Dépositaire d’une commission rogatoire de la cour d’appel de Port-au-Prince, le juge Fils-Aimé avait pour mandat d’identifier les commanditaires de l’assassinat du journaliste. [do gp apr 03/04/2009 15 :30]