Communiqué du Centre Oecuménique des Droits Humains
21 octobre 2003
Un jeune homme de seize ans. Son nom : Louisma
Jonathan. Un enfant des rues.
Amené au Commissariat de police du Champ de Mars, à
Port-au-Prince, dans la nuit du 14 au 15 octobre, il
est brutalement matraqué par quelques policiers en
poste à ce moment là .
Puis, on le livre à des chiens.
Sévèrement mordu ; sur tout le corps, Louisma Jonathan
reçoit à l’heure actuelle, des soins dans une clinique
privée.
C’est le « Hot line », le service d’appel d’urgence,
récemment inauguré par le CARLI (Centre d’action et de
recherche pour les libertés individuelles), qui a
rendu public de cas ce torture infligé à un mineur. Le
CARLI rappelle que cet acte de barbarie tombe sous le
coup de la Constitution(art 19), de la Déclaration
Universelle (art.5) et de la Convention pour la
Protection des enfants mineurs (art. 19) que le
Gouvernement s’est engagé à respecter.
Le Centre Ocuménique des Droits Humains s’adresse, de
manière formelle et spécifique aux Autorités de l’Etat
Haïtien, directement responsables ou interpellées
d’office par ce cas odieux de sadisme, parmi
lesquelles la directeure de la Police Nationale, Me
Jocelyne Pierre, l’Inspecteur Général, Commissaire
Evans Sainturné, le Ministre de la Justice, Me Calixte
Delatour, le Commissaire du Gouvernement, Me. Josué
Pierre-Louis, le Protecteur du Citoyen, M.Necker
Dessables, l’Ambassadeur David Lee, chef de la Mission
Spéciale de l’OEA, chargée d’aider à la
professionnalisation de la Police Nationale, selon des
termes de référence signés en février 2003.
Le Centre Ocuménique demande que le cas du jeune
Louisma Jonathan fasse l’objet d’une action immédiate,
qu’une enquête exhaustive soit menée aboutisssant, à
un rapport de l’Inspecteur Général de la Police
Nationale et à la présentation des coupables devant le
Tribunal Correctionnel pour qu’ils soient sanctionnés.
Cet acte odieux ne saurait avoir le sort des cas
quotidiens d’assassinats, hold-ups, kidnappings, qui
se succèdent lugubrement et pour lesquels la Police
Nationale n’est pas à court d’excuses et d’alibis.
Au nom de la Loi, au nom de la Justice nous demandons
que la vérité soit établie, les responsabilités
adjugées et l’impunité répudiée. Si cela n’est pas
fait, et sans avoir besoin d’évoquer les noms de
Caradeux et de Rochambeau, ne pourrait-on y voir une
confirmation de l’inanité de toute célébration du
bicentenaire de l’Indépendance de notre pays ?
Jean-Claude Bajeux, dir. ex.
21 octobre 2003