Bruxelles, 3 avril 09 [AlterPresse] --- Les artistes et professionnels de la culture des pays d’Afrique, de la Caraibe, du Pacifique (ACP) et de l’Europe appellent à repenser le développement en accordant une place centrale à la culture.
Cet appel figure dans la déclaration finale de la rencontre internationale « Culture et création, facteurs de développement », organisée par la Commission Européenne, du 1er au 3 avril à Bruxelles.
« Les politiques actuelles de coopération au développement ne permettent guère de relever convenablement les défis qui se posent en terme de développement durable. Nous devons donc repenser notre approche du développement », déclarent les artistes et professionnels de la culture.
« La culture est au début et à la fin de tout développement », ajoutent-ils, paraphrasant le célèbre poète sénégalais Léopold Sédar Senghor.
Ciblant des objectifs d’ordre économique, politique, social et culturel, les artistes et professionnels de la culture formulent des recommandations concernant, entre autres, les cadres réglementaires, l’accès au financement, la production, la formation, l’information et la communication.
La Déclaration de Bruxelles préconise d’ « inscrire la culture comme priorité à prendre en compte » dans le cadre des programmes de coopération UE-ACP, ainsi que dans les Documents stratégiques de réduction de la pauvreté.
Le document appelle les autorités locales, régionales et nationales à « reconnaitre la culture comme base du développement », à mettre en œuvre « une stratégie multisectorielle prenant en compte le caractère transversal de la culture et mobilisant la participation d’instances diverses ».
Les responsables sont invités à élargir au secteur de la culture les programmes destinés aux micro et petites entreprises et à mettre en place parallèlement des Programmes de Soutien aux Initiatives Culturelles (PSIC).
Parmi leurs nombreuses recommandations, les artistes et professionnels demandent à l’Union Européenne d’ « améliorer la visibilité des cultures des pays ACP dans les pays membres de l’UE en soutenant les festivals d’envergure, les show-cases et les co-productions ».
Les participants à la rencontre internationale de Bruxelles prônent le développement de l’éducation artistique, le renforcement des capacités des organisations professionnelles, la protection et la mise en valeur du patrimoine culturel.
Plusieurs personnalités ont pris la parole durant le colloque international de Bruxelles, dont le ministre haïtien des affaires étrangères Allrich Nicolas, en remplacement du ministre de la culture Olsen Jean Julien, qui a du subir une intervention chirurgicale imprévue.
Le président malien Amadou Toumani Touré a également pris part aux travaux aux cotés du Commissaire européen au développement, Louis Michel et du Commissaire européen pour l’éducation et la culture Ján Figel. [gp apr 03/04/2009 16 :00]