P-au-P, 02 avril 09 [AlterPresse] --- Un programme de formation à l’intention d’un groupe de femmes et d’hommes en politique en Haïti a démarré, ce jeudi 2 avril 2009, à l’est de la capitale haïtienne, observe l’agence en ligne AlterPresse.
Des représentantes du Forum interparlementaire des Amériques (Fipa) participent à cet atelier de deux jours aux côtés des délégués haïtiens, venus de diverses régions du pays.
Mis en œuvre par le Centre parlementaire canadien et la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), ce programme de coaching vise à « renforcer la capacité de 40 femmes et de 4 hommes en politique à travers des séances de mentorat. »
Les participantes et participants sont des femmes candidates, membres de partis politiques, dirigeantes d’organisations féminines et de la société civile, entre autres.
Ce programme est conforme à une résolution du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (Onu) qui parle de l’importance de la femme dans les opérations de maintien de la paix, rappelle Joël Boutroue, coordinateur résident de la branche en Haïti du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud).
« Nous pensons que la participation des femmes contribuera à consolider la paix en Haïti, la stabilité et surtout une nouvelle façon de faire de la politique », affirme Boutroue, prônant le dialogue entre les différents secteurs du pays.
Le diplomate onusien, qui a mis l’emphase sur « le rôle prépondérant des femmes » au sein des familles haïtiennes, estime que ce rôle est toutefois limité dans le domaine politique.
Au Parlement, Joël Boutroue dénombre 4 femmes députées, 3 sénatrices, tandis qu’il identifie 6% de femmes mairesses et 3 % membres de Conseil d’administration de sections communales (Casec).
Et, dans le gouvernement dirigé par la première ministre Michèle Duvivier Pierre-Louis, il y a seulement 3 femmes ministres.
« Au-delà de quelques exceptions, les chiffres sont là, les chiffres ne sont pas bons (…) Les besoins de 52% ne sont pas nécessairement pris en compte dans les décisions politiques », signale Joël Boutroue, se référant aux données démographiques selon lesquelles la population haïtienne est composée de 52% de femmes, contre 48% d’hommes.
Évoquant les différentes initiatives soutenues en Haïti par le Centre parlementaire canadien en vue du renforcement de la démocratie et des institutions démocratiques en Haïti, le canadien John Bosley, représentant du Centre parlementaire, croit nécessaire d’encourager une plus large participation de femmes dans les activités politiques.
Bosley cite, notamment, le support fourni à la commission justice du parlement dans la préparation d’une proposition de loi sur l’organisation et le financement des partis politiques.
Le programme de coaching du Centre parlementaire canadien et de la Minustah s’échelonne sur une durée d’une année (mars 2009 à février 2010). Il est divisé en 6 cycles de formation et d’accompagnement sur le terrain.
« Le leadership, la gestion d’équipe, la gestion de conflits, la préparation d’un plan, la communication, la collecte de fonds, le genre et mentorat » sont les principaux thèmes qui seront abordés dans ce programme.
Les initiateurs le considèrent d’ailleurs comme le début d’un processus de changement en profondeur afin d’améliorer l’accès et la participation des femmes à la vie politique en Haïti. [do rc apr 02/04/2009 13 : 30]