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Haïti-Santé : Les conditions socio-économiques favorisent la persistance de la tuberculose

P-au-P, 24 mars 09 [AlterPresse] --- Les principaux déterminants de la tuberculose en Haiti sont d’ordre socioéconomique, selon le ministère de la Santé publique.

D’après Dr Richard D’Meza, du Programme National de Lutte contre la Tuberculose (PNLT), la pauvreté des familles comme celle de l’Etat, l’alimentation déficiente, les logements insalubres, les mauvaises conditions d’hygiène et l’inégalité d’accès aux soins sont les responsables de la sous détection des cas contagieux et de la persistance de cette maladie en Haïti.

Depuis 2007, l’incidence est cependant passée de 180/1000 à 130/1000, fait remarquer le médecin, qui intervenait lors d’une cérémonie tenue le 24 mars 2009 à Pétion-Ville (banlieue est de P-au-Prince), dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose.

Les zones défavorisées et les centres carcéraux étant les foyers les plus propices au développement de la maladie, une étude de dépistage a été réalisée pendant 2 semaines dans les prisons de 5 départements (Ouest, Nord, Nord-est, Nippes, Sud-est). Cette opération va se poursuivre dans le reste du pays, assure le responsable.

« A notre grande surprise les centres carcéraux ont eu des résultats en deçà de ce qu’on attendait », souligne le Dr D’Meza.

Dans le département du Nord, sur 76 cas de symptômes respiratoire détectés, 2 cas de tuberculose ont été identifiés. Pour l’Ouest, sur 376 cas, 17 examens ce sont révélés positifs. Dans le Sud-est sur 305 symptômes respiratoire, 12 étaient des tuberculoses, tandis que dans les Nippes sur 92, 11 ce sont révélés porteurs de la maladie.

Jusqu’ici, le taux de positivité s’apparente à 8%.

Pour Gabriel Timothée, directeur général du Ministère de la Santé Publique et de la Population, la tuberculose est un problème majeur qui nécessite une approche concertée par la multiplication de centres de dépistage, la mobilisation sociale afin de faciliter la prévention en amont.

25% des malades atteints de la tuberculose sont également infectés par le VIH/SIDA.

Le Ministère de la Santé Publique et les partenaires privés souhaitent offrir le test VIH à tous les malades atteint de tuberculose, étendre la chimio prophylaxie à 80% des malades, avec notamment l’introduction du régime de traitement de 6 mois afin de diminuer le taux de rechutes chez les patients co-infectés au VIH.

S’agissant de la tuberculose multirésistante et face à la surmortalité de ces patients, un centre équipé de 12 lits répondant aux normes internationales a été ouvert. Il dessert 5 départements.

A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose, le Prix Idèrle Célestin a été décerné aux missionnaires de la charité. L’une des sœurs a déclaré accepter le prix « au nom des malades que nous soignons (…) et des héroïnes ».

Elle a rappelé l’histoire d’une femme qui, avant de mourir de la tuberculose, leur a confié son enfant alors âgé de 18 mois pour pouvoir le soigner et le sauver.

« Quand je parle d’héroïne, je parle de celles qui pense à la santé de leur famille avant de penser à elles », souligne la sœur.

Le plus souvent, par ignorance, ces femmes, ces mères de familles arrivent trop tard pour pouvoir se faire soigner. [mv gp apr 27/03/2009 10:30 ]