P-au-P., 3 mars 09 [AlterPresse] ---- Plus de 600 familles de la zone métropolitaine de la capitale seraient sinistrées dans les intempéries, enregistrées depuis fin février 2009 sur tout le territoire de la république caribéenne, selon les informations obtenues de source digne de foi par l’agence en ligne AlterPresse.
Ce bilan provisoire ne prend cependant pas en compte les dégâts qu’ont sans nul doute occasionnés les fortes pluies du lundi 2 mars en soirée. Des tonnes d’alluvions, de déchets et autres étaient répandus çà et là, dans plusieurs secteurs et quartiers de la capitale, au moment et après les précipitations de la soirée.
La direction de la protection civile n’a pas encore donné de décompte officiel sur les familles affectées, les dégâts observés à partir de ses unités techniques et des données recueillies des différentes mairies de la zone métropolitaine de la capitale.
Les zones de Pont Rouge (au nord de Port-au-Prince) jusqu’à La Saline (wharf de cabotage des navires allant ou revenant de Jérémie / Sud Ouest d’Haïti) sont parmi les plus touchées par les intempéries en cours, lesquelles pourraient, à nouveau, s’abattre sur la capitale dans les jours prochains.
Un front froid traverse Haïti cette semaine. La ville de Port-au-Prince est couverte par des nuages depuis le début de la matinée du mardi 3 mars.
Les informations, concernant les dégâts causés par les pluies dans les autres départements géographiquess du pays, ne sont, pour l’instant, pas disponibles. Excepté, aux Gonaïves (Artibonite / Nord), la ville se trouvait pratiquement paralysée le lundi 2 mars des suites de fortes averses de la veille.
Pas d’assurance pour les sinistrés
Comme dans la soirée du jeudi 26 février 2009 dernier, des trombes d’eau se déversent en abondance en soirée sur Port-au-Prince, inondant les rues et plusieurs habitations de la capitale et ses environs.
A Pétionville, banlieue située dans les hauteurs (à l’est de Port-au-Prince), à Carrefour (au sud), en direction de la plaine du Cul-de-sac (au nord), à Delmas (nord-est), des citadines et citadins s’empressent pour trouver un endroit où s’abriter et éviter d’être trempés jusqu’aux os.
Les eaux se répandent à vive allure, les canaux sont pleins, les déchets envahissent les rues. Sous certains abris improvisés, de nombreuses personnes s’entassent les unes contre les autres, attendant impatiemment que la pluie cesse.
De temps à autre, une courte accalmie permet à certains de se rendre jusqu’aux moyens de transports qui les conduiront chez eux, se croyant ainsi à l’abri. Puis, la pluie reprend de plus belle.
En pleine nuit, dans certains quartiers comme Marie Thérèse (sur la route de Frères), des locataires bloqués dans leur appartement s’agitent. La pluie a envahi les logements.
Prises de panique, certaines personnes crient à l’aide espérant qu’une autre les entende.
Réveillés par l’agitation de leurs voisines et voisins, des locataires se munissent de balais et d’autres équipements afin d’évacuer l’eau boueuse qui dévale dans leur habitation.
Le calme enfin revenu mais encore sous le choc, certains locataires hésitent à finir la nuit dans des logements devenus insalubres et propices aux maladies. D’autres n’ont aucune solution de rechange et d’autres encore ne veulent pas abandonner leurs affaires, de peur que la pluie ne revienne emporter ce qui leur reste.
Face à la situation du pays, en l’absence de système d’assurances, les sinistrés savent pertinemment que les dégâts matériels occasionnés par les eaux ne seront pas remboursés.
Cet épisode est usuel en Haïti où les moindres gouttes d’eau de pluie risquent de se transformer en Venise, tant la situation environnementale demeure fragile. Le changement climatique, la déforestation continuent à avoir de lourdes répercussions sur l’environnement des haïtiens et haïtiennes, situation qui risque de s’intensifier dans les années à venir.
La technologie au service de la protection civile
Les fortes averses, qui ont touché Port-au-Prince et différentes localités du pays ces dernières nuits, inondant les routes et certaines habitations, ont provoqué des dégâts matériels non sans conséquence, constate l’agence en ligne AlterPresse.
La journée mondiale de la protection civile, qui s’est déroulée le 1er mars dernier, a été placée sous le thème « Protection Civile : Information Préventive et techniques de communication ».
Il est de la responsabilité et du devoir de l’Etat d’informer la citoyenne / le citoyen, afin qu’ils prennent les mesures adéquates pour protéger la vie de leurs proches et leurs biens, informe une note du ministère haïtien de l’intérieur et des collectivités territoriales.
« Nous invitons tous les citoyens à s’impliquer dans les actions préventives, nous demandons à l’ensemble des acteurs tant publics que privés à serrer les rangs en vue d’assurer une meilleure protection de la société contre les aléas de toutes sortes pouvant avoir un impact négatif sur la vie et les biens de la population », appelle le ministre de l’intérieur, Paul Antoine Bien-Aimé.
Le titulaire de l’intérieur promet de continuer à se concentrer sur la thématique de l’information préventive, centrée sur la sensibilisation et la formation des hommes et des femmes des communautés pour que ces dernières soient plus aptes à, entre autres, affronter les catastrophes, réduire le risque face aux inondations et atténuer la vulnérabilité.
En Haïti, le système national de gestion des risques et des désastres diffuse des bulletins météos et des messages d’alertes via les médias, dont le réseau des radios locales en directions des citadines et citadins ainsi que des populations vivant dans les sections les plus reculées.
Désormais, actrices à part entière dans la protection de la population, surtout depuis le passage des ouragans Fay, Gustave, Hanna et Ike (août et septembre 2008), ces techniques de communication doivent permettre de faire de l’intervention préventive afin de réduire les risques face aux inondations et atténuer la vulnérabilité de la population haïtienne.
Cette collaboration, qui se poursuit avec les médias du pays, doit aussi favoriser la mobilisation citoyenne passant par des actions collectives de sensibilisation, afin de développer une conscience de prévention, préparer les communautés à la gestion des catastrophes et contribuer ainsi à la réduction de l’impact direct des événements hydrométéorologiques ou autres risques. [mm mv rc apr 03/02/2009 16:00]