P-au-P, 20 févr. 09 [AlterPresse] --- Le professeur Micha Gaillard, coordinateur d’une commission présidentielle sur la réforme de la justice, préconise une approche inclusive visant à moderniser le système judiciaire haïtien.
« La réforme de la justice est un processus politique et social qui nécessite la participation des acteurs de la société civile à côté des acteurs judiciaires, à côté des parlementaires, à côté des ministres et du premier ministre », déclare Micha Gaillard à l’investiture de cette commission, au Palais national (19 février 2009).
Micha Gaillard, qui ne veut pas s’attarder « sur les plaies qui rongent notre justice » estime que « la population attend de l’Etat les services auxquels elle a droit. Ceci est valable pour la justice ».
Le président de ladite commission, dont le mandat est de 12 mois, constate que « l’Etat n’est pas en mesure tout seul de satisfaire les légitimes revendications des communautés ».
Voilà pourquoi, Gaillard invite toutes les forces vives de la nation à se joindre à cette initiative du président René Préval autour de la réforme de la justice haïtienne.
La commission, dont le rôle est de « mobiliser les ressources, les compétences de ceux et de celles qui veulent apporter leur contribution dans les limites de leurs capacités », fera son travail en toute indépendance, selon le professeur Micha Gaillard.
Dirigeant une autre commission investie le même jour pour travailler sur une proposition d’amendement de la constitution, l’historien Claude Moïse déclare lui aussi prioriser une approche participative incluant tous les secteurs de la vie nationale.
Editorialiste en chef du Journal Le Matin, Claude Moïse a été engagé, il y a deux ans, par le président René Préval pour réfléchir sur l’amendement de la constitution du 29 mars 1987.
De concert avec le politologue Cary Hector, Claude Moïse affirme avoir soumis, en juillet 2007 un rapport au chef de l’Etat.
« Sous son insistance, nous avons continué à œuvrer dans ce domaine en vue de chercher à construire un consensus avec les dirigeants de partis politiques sur la question constitutionnelle », explique Claude Moïse.
Le professeur Moïse estime qu’il y a de nombreuses clauses à revoir ou à amender dans la Constitution de 1987.
Le coordinateur de la nouvelle commission sur la Constitution croit nécessaire d’élaborer une stratégie qui tient compte des ressources financières et humaines du pays.
« Nous voulons que le débat soit allégé de toute suspicion », affirme Claude Moïse qui pense qu’« il est impératif de sortir la question de la Constitution de l’aspect des spécialistes ».
La commission coordonnée par Claude Moïse a un mandat de quatre mois pour remettre son rapport. [do gp apr 20/02/2009 00:50]