P-au-P, 19 févr. 09 [AlterPresse] --- Le président René Préval a institué, ce 19 février 2009, deux nouvelles commissions chargées de travailler sur la réforme de la justice et une proposition
d’amendement de la Constitution haïtienne de 1987.
La cérémonie s’est déroulée au palais national en présence du premier ministre Michèle Duvivier Pierre-Louis, de personnalités haïtiennes, de diplomates étrangers et de représentants d’agences de coopération internationale.
Dans ses propos circonstanciels, le chef de l’Etat a renouvelé l’appel au dialogue qu’il avait lancé au début de l’année 2009 ; dialogue qui, selon lui, doit s’étendre sur toute l’étendue du territoire haïtien.
« Le dialogue est le seul moyen qui nous permettra de déboucher sur un pays stable, un pays organisé », estime le président haïtien.
Durant son premier mandat (1995-2000), René Préval, qui reconnaît que « la plus grande faiblesse de sa présidence c’est la justice », indique qu’il y a très peu de progrès dans ce domaine de 2001 à nos jours.
« Il y a des refontes à faire dans nos lois. Même les lois qui sont correctes n’arrivent pas à être mises en application. La justice est corrompue, les magistrats accusent un manque de
Formation et ne sont pas bien rémunérés, les tribunaux ne sont pas équipés, il n’y a pas une coordination efficace entre la police et la justice », constate René Préval.
Le chef de l’Etat ajoute que « les prisons sont remplies de détenus qui devraient être libérés, les rues bondées de délinquants qui devraient être incarcérés ».
Le président de la République invite les justiciables à s’impliquer davantage aux côtés des autorités étatiques dans les démarches visant la modernisation de l’appareil judiciaire haïtien.
« Le groupe de travail sur la justice que nous installons aujourd’hui est constitué de spécialistes en justice, de militants politiques, militants et promoteurs de droits humains au niveau de la société civile. Il s’agit d’un effort pour organiser le dialogue, pour aider à améliorer le système de la justice », affirme René Préval.
Ce groupe, dirigé par le professeur Micha Gaillard du parti Fusion des sociaux-démocrates, dispose d’un mandat de 12 mois pour soumettre un rapport à l’Exécutif. Des personnalités comme Sylvie Bajeux, Thierry Magnard-Paul, Jean Lhérisson, Aviol Fleurant, Florence Elie, Carl
Brown, font partie de cette commission formée de 20 personnalités.
La commission sur la proposition d’amendement de la Constitution du 29 mars 1987 est coordonnée par le professeur Claude Moïse, éditorialiste en chef du Journal Le Matin.
« Les réflexions sur la Constitution ont déjà commencé, des débats sont déjà engagés avec le gouvernement, les partis politiques, le parlement, les maires, à la radio, dans les universités », indique René Préval
Vingt-deux ans après le vote de cette Constitution, Préval pense qu’il est normal de réfléchir là-dessus en vue de voir s’il y a des correctifs à apporter.
« C’est un travail difficile et cela suscite toujours des appréhensions dès qu’on parle de l’amendement de la Constitution », admet le chef de l’Etat.
La commission présidée par Claude Moïse a un mandat de 4 mois pour soumettre son rapport au pouvoir législatif. Elle est constituée, entre autres, de Daniel Supplice, Jerry Tardieu, Sybille Théard Mevs, Serge Henri Vieux, Gérard Dorcely et Charles Suffrard.
Ces deux nouvelles commissions portent à cinq le nombre de groupes de travail formés par le président René Préval depuis son accession au pouvoir pour un deuxième mandat présidentiel. [do gp apr 19/02/2009 13 :00]