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Haïti/Société : Plaidoyer d’ouvriers de la frontière pour le vote de la loi sur le salaire minimum au Sénat

P-au-P, 17 févr. 09 [AlterPresse] --- Le syndicat des ouvrières et ouvriers (Sokowa) de la zone franche de Ouanaminthe (ville frontalière avec Dajabon / République dominicaine) presse le Sénat haïtien de voter la loi sur le salaire minimum en vue d’aider les couches défavorisées en Haïti à faire face à la hausse du coût de la vie.

« A l’instar des députés, qui ont porté ce salaire à 200.00 gourdes [Ndlr : il faut aujourd’hui 40.50 gourdes pour un dollar américain], nous aimerions que les sénateurs marchent au moins dans cette logique en vue de nous permettre d’affronter la cherté du coût de la vie », écrit le Sokowa dans une correspondance adressée au Sénat haïtien, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Avec un taux d’inflation avoisinant les 19% à la fin de l’année 2008, aucun ouvrier en Haïti ne peut manger à sa faim ni boire et satisfaire d’autres besoins. estime le syndicat des ouvrières et ouvriers au sein de la Compagnie de développement industriel (Codevi) dans la zone franche de Ouanaminthe (Nord-Est).

« Le salaire minimum de 200 gourdes n’est pas à même de répondre à tous nos besoins. Tenant compte de la conjoncture du pays, nous pouvons quand même l’accepter », considère le Sokowa.

Le Sokowa dénonce des pressions qui seraient exercées sur les sénateurs en vue de réduire le salaire minimum de 200.00 gourdes, déjà voté par les députés.

« Nous demandons aux sénateurs de voter un salaire minimum qui va dans le sens des intérêts des travailleurs. C’est le minimum requis, que nous leur demandons, s’ils veulent avoir, à nouveau, l’électorat des ouvriers », poursuit la correspondance.

Les dirigeants de ce syndicat invitent les sénateurs à assumer leurs responsabilités dans ce dossier en vue de soulager les couches démunies, notamment les ouvrières et ouvriers qui vendent leur force de travail dans des usines de sous-traitance.

Actuellement en attente devant la chambre haute, le projet de loi sur le salaire minimum a déjà trouvé la bénédiction des membres de la Chambre basse, dont son initiateur le député de Pétionville Steven Benoît), qui l’ont fixé à 200.00 gourdes contre 70.00 gourdes depuis 2003. [do rc apr 17/02/2009 14 :00]