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Haïti/Société : Des quartiers sous pression après le renforcement de mesures sécuritaires aux abords du Conseil électoral

Des ennuis de santé déjà recensés

P-au-P, 12 févr. 09 [AlterPresse] --- Plusieurs quartiers de Delmas, dans les parages du Conseil électoral provisoire (Cep), vivent un véritable cauchemar depuis le renforcement de mesures de sécurité le mercredi 4 février 2009 dans la perspective de la publication d’une liste de candidats agréés pour les sénatoriales d’avril, observe l’agence en ligne AlterPresse.

Sans aucun avertissement préalable, les autorités de la circulation routière ont décidé d’imposer des déviations aux automobilistes publics et privés, contraints d’emprunter les rues de quartiers résidentiels non préparées à recevoir de tels flux incessants de véhicules à la seconde.

L’état de ces rues, sans dispositifs de drainage ni de ramassage d’ordures, entre autres, n’a jamais préoccupé les autorités concernées.

Il en résulte quotidiennement, depuis plus d’une semaine, des nuées de poussière et une circulation intense qui, à la fois, inquiètent et dérangent la tranquillité des habitants par les conséquences environnementales qui en découlent.

« L’atmosphère tend à devenir irrespirable. La poussière nous envahit irrémédiablement, non seulement sur notre peau comme personnes qui en inhalent les particules, mais aussi à l’intérieur de nos demeures rendues peu vivables », déplore une jeune femme à Delmas.

Le pire, certains conducteurs n’hésitent point à rouler à vive allure dans ces voies en terre battue, ce qui commence à provoquer des problèmes d’insalubrité graves.

En plus des difficultés respiratoires dues aux nuages de poussière, soulevés par les véhicules qui empruntent lesdites voies à proximité du siège principal du Cep, des résidentes et résidents de ces quartiers ont déjà attrapé de la grippe, du rhume, de la fièvre, de la migraine, des affections aux paupières et sur la peau.

Les couches de poussière, provoquées par les véhicules, recouvrent les bâtiments établis dans les différents quartiers de Delmas, dans les parages de l’organisme électoral.

Plusieurs résidents de ces quartiers ainsi que des responsables de bureaux privés se trouvant dans la zone ont dû fermer leurs portes à demi, craignant ainsi les conséquences néfastes des fines particules de poussière qui pourraient pénétrer leur système respiratoire.

Ils souhaitent l’intervention des autorités communales pour redresser la situation.

La semaine dernière, il était pratiquement difficile pour les riveraines et riverains de circuler en toute quiétude à cause de la présence des chars de la Mission de stabilisation des Nations Unies en Haïti (Minustah).

Dans la matinée du jeudi 12 février, un char de la Minustah a failli causer la mort de douze personnes se rendant à Pétionville à bord d’un tap-tap de cet axe routier.

Le véhicule de la Minustah, dont les freins auraient lâché, a franchi les séparateurs non loin d’un supermarché et d’un marché public pour terminer sa course dans une camionnette.

Le chauffeur de ce véhicule de transport public est sorti indemne, mais les passagers, certains grièvement blessés, ont été conduits à l’hôpital par les casques bleus onusiens.

D’aucuns se demandent jusques à quand va durer ce dispositif de sécurité, mis en place aux abords du Cep, préalablement à la tenue des élections sénatoriales partielles annoncées pour le 19 avril 2009. [do rc apr 12/02/2009 15 :30]