P-au-P., 20 oct. 03 [AlterPresse] --- Après la trêve observée du 16 au 19 octobre par les dirigeants du Front de Résistance des Gonaives pour le Renversement de Jean Bertrand Aristide, ci-devant Armée Cannibale, le Haut Artibonite a été a nouveau paralysé ce 20 octobre.
Une personne, Edner Morancy, a été blessée par balles, lorsque la police a dispersé la manifestation anti-Aristide, organisée par l’Union Citoyenne des Gonaives UCEGO, un regroupement d’organisations diverses proches de l’opposition.
Une autre manifestation, organisée plus au centre de la ville, dans le quartier populeux de Raboteau, à l’initiative des partisans de feu Amiot Metayer, a été dissoute peu avant l’arrivée de la police.
Le Minsitère de l’Intérieur a annoncé que la police a procédé ce 20 octobre à l’arrestation aux Gonaives de 2 personnes accusées d’implication dans les troubles.
Les organisateurs de ces deux manifestations ont dénoncé le comportement de la police et annonce la poursuite de la mobilisation, destinée à obtenir la démission du président Jean-Bertrand Aristide.
La police avait interdit la marche de l’UCEGO. Ce qui est une violation flagrante de la constitution qui stipule que, en cas de manifestation, les organisateurs n’ont qu’à informer la police, a souligné le président de l’Association des Entrepreneurs de l’Artibonite, Pierre Robert Auguste.
« La tenue de manifestations n’est assujettie à aucune autorisation de la police », rappelle Pierre Robert Auguste qui dénonce « la vassalisation de la police par le régime lavalas et le président Aristide ».
Depuis la fin de septembre la situation est tendue aux Gonaives, suite à l’assassinat du chef de l’ancienne « Armée Cannibale » Amiot Métayer, qui était un fidèle du président Aristide. Accusé par les proches de Métayer d’être à l’origine de ce meurtre, Aristide ne bénéficie plus, depuis, de la faveur de ses anciens partisans de Raboteau.
Dans la ville voisine de Saint Marc, une organisation proche de l’opposition, le Rassemblement des Militants Conséquents (RAMICOS) a lancé, à compter de ce 20 octobre, un mot d’ordre de grève de 48 heures pour dénoncer la répression orchestrée par la police contre ses membres et exigé la démission du président Aristide.
La police avait dispersé brutalement le 15 octobre une manifestation anti-gouvernementale organisée par cette association. Plusieurs membres du RAMICOS ont du se mettre à couvert, a-t-on appris.
A Port-au-Prince, un regroupement d’organisations opposées au pouvoir en place maintient un mot d’ordre de manifestation anti-gouvernementale, prévue pour ce 22 octobre. Ces organisations entendent dénoncer « la mauvaise gestion et les crimes » perpétrés sous le régime de Jean-Bertrand Aristide.
La semaine dernière, des organisations proches du pouvoir ont, pour leur part, lancé une opération baptisée « étau », visant, ont-elles fait savoir, a empêcher toute manifestation anti-Aristide à Port-au-Prince. [vs gp apr 20/10/2003 18:00]