P-au-P., 08 fev, 09 [AlterPresse] --- Le directeur d’Oxfam Grande Bretagne pour l’Amérique Latine et la Caraïbe, Fran Equiza (au milieu sur la photo), estime qu’Haiti est « un pays en difficulté mais qui nourrit un grand espoir de changement ».
Le responsable régional de cet organisme non gouvernemental international est parvenu à cette conclusion à l’issue d’une mission d’information du 1er au 8 février dans plusieurs zones du pays afin de « constater les activités d’Oxfam GB en Haiti, comprendre le contexte et les défis auxquels fait face la population », indique-t-il à AlterPresse.
La situation haïtienne est « complexe », mais ce n’est peut-être pas la conjoncture la plus compliquée de l’histoire du pays, estime Equiza, qui observe la présence d’une « société civile forte », manifestant « la volonté de changer les choses ».
Pour lui, à part cette « année électorale compliquée », la dépendance d’Haïti des transferts de la diaspora, dans un contexte de crise financière internationale, représente un défi important. Il mentionne aussi la dépendance alimentaire et la grande pauvreté.
Fran Equiza a participé à des séances de travail avec le staff haïtien au bureau de Port-au-Prince et des échanges avec les partenaires et bénéficiaires des projets appuyés par Oxfam GB dans différentes régions du Nord : Gonaives, Fort-Liberté, Limonade et Cap-Haitien.
Il a également rencontré la première ministre Michèle Pierre-Louis et des acteurs de la coopération internationale, particulièrement des Nations Unies, pour leur demander, entre autres, d’intervenir en faveur des sinistrés des derniers cyclones aux Gonaïves.
« Ce n’est pas possible que de nombreux sinistrés n’aient pas encore la possibilité de regagner leurs résidences ou de trouver un autre hébergement », souligne Equiza.
Avec Michèle Pierre-Louis, le responsable régional d’Oxfam GB a aussi discuté de la possibilité de renforcer le partenariat Etat-ONG pour faire face aux problèmes d’Haïti.
« Je crois que, dans un partenariat avec les comités de protection civile, nous pouvons réaliser beaucoup de choses au niveau de la gestion des risques et désastres », soutient-il, en mettant en relief l’expérience accumulée par Oxfam GB dans ce domaine.
De même cet organisme souhaite collaborer avec l’État pour faciliter l’accès à des services sociaux de base. Actuellement il conduit au Cap Haitien un projet de construction d’un réseau d’eau potable, dont la gestion doit être transférée à l’État.
La prévention, la gestion des risques et désastres et l’accès aux services sociaux de base font partie des priorités d’Oxfam GB en Haiti. L’organisme travaille aussi au niveau du renforcement de la société civile et du développement de filières de production porteuses pour le pays, avec la participation des jeunes et des femmes.
A propos de l’articulation d’Haiti avec le reste de la région caribéenne et latino-américaine, Fran Equiza déclare que « c’est un défi pour nous de contribuer à l’intégration d’Haiti dans les processus régionaux, dans une perspective d’amélioration de la vie des pauvres » du pays. Mais cette intégration « ne doit pas permettre aux riches de devenir plus riches », a-t-il averti, mettant en relief non seulement l’aspect commercial de l’intégration, mais aussi ses dimensions politique et social. [gp apr 08/02/09 14 :00]