P-au-P., 3 février. 09 [AlterPresse] ------Le ministère de la santé publique et de la population (MSPP) prône une réforme de ce secteur afin d’améliorer l’accès aux soins et de réduire les défaillances en matière sanitaire en Haiti.
« Il faut décentraliser et améliorer le système de santé car il y a trop de sections communales qui n’ont pas accès aux services », déplore le Dr Alix Larsen, ministre de la santé publique et de la population. Dans les villes comme Port de Paix (Nord-ouest) ou Jacmel (Sud-est) « l’accès aux hôpitaux est catastrophique », ajoute-t-il.
A l’heure actuelle, 243 sections communales sont démunies de toute structure et de ressources sanitaires. Haïti dispose de 50 officiers sanitaires réparti sur tout le territoire.
Seulement 60% de la population a accès aux services de base, 60% des femmes enceintes accouchent dans des conditions plus ou moins acceptables et 41% des enfants sont vaccinés.
40% de la population se dit insatisfaite de l’accès aux soins.
Autonomiser les hôpitaux départementaux et revitaliser les hôpitaux de référence : telle est la formule soutenue par Larsen lors d’une conférence de presse le 3 février au Centre d’Information et de Communication Publiques (CICP) du ministère de la culture et de la communication.
Cela permettra d’offrir un service d’accueil sain « et ne pas gonfler les chiffres de l’hôpital général de Port-au-Prince », avance-t-il.
Il souligne aussi la nécessité de la modernisation du système d’information sanitaire et le développement des ressources humaines à tous les niveaux.
« Les unités communales de santé (UCS) qui sont à la base du secteur de santé doivent être renforcées car si la base n’est pas solide la transmission ne s’opère pas dans de bonnes conditions » insiste le ministre.
15 centres de santé vont être inaugurés en mars et du personnel de santé notamment des techniciens spécialisés dans la composition médicamenteuse vont être formés.
Larsen envisage la réglementation de la pratique médicale en la dotant de code éthique qui informe sur les droits et les devoirs des médecins, infirmiers et pharmaciens.
Le MSPP souhaite réduire de 50% les taux de mortalité materno-infantile et le paludisme par des mesures préventives. Il prévoit également de diminuer de 30% les incidences du sida ainsi que le taux de tuberculose par des moyens curatifs et éducatifs.
Pour réguler le taux de natalité et palier à l’explosion démographique, il est prévu la mise en place d’unités de planning familial au sein des services obstétriques.
Plus de 8 milliards de gourdes seront investis pour atteindre les objectifs de cette année 2009.
Un cadre légal est prévu pour renforcer le ministère et le rationaliser au niveau financier afin « d’éviter tout gaspillage ». « On va présenter au Parlement la loi organique qui prévoit le renforcement du ministère par la planification et l’évaluation des interventions », précise Alix Larsen.
Une réunion est prévue la semaine prochaine entre le ministère de la santé et l’Organisation Mondiale de la Santé autour de la question de la réduction du coût des médicaments génériques. « Il faut que la population puisse accéder aux médicaments essentiels car 40% des dépenses de santé sont supportés par les cotisations qu’elle verse », relève Larsen. [mv gp apr 04/02/2009 13:00]