P-au-P, 10 janv. 09 [AlterPresse] --- Le collectif « Lutte nationale contre le kidnapping » (Lunak) plaide pour la poursuite, en 2009, des actions institutionnelles visant à enrayer le phénomène du kidnapping qui a endeuillé les familles haïtiennes durant ces dernières années.
Pour cette année 2009, Lunak souhaite la promulgation d’une loi sanctionnant les actes d’enlèvements et de sequestration de personnes sur le territoire national, dans une note acheminée à l’agence en ligne AlterPresse.
Une proposition de loi contre le kidnapping, élaborée par le regroupement « Lutte nationale contre le kidnapping », a déjà été étudiée et votée par le sénat de la république à la fin de l’année 2008. Lunak exhorte les députés à emboîter le pas, dans les meilleurs délais, afin de transmettre au pouvoir exécutif, pour publication au journal officiel “Le Moniteur”, cette nouvelle disposition légale.
Les autorités judiciaires ont pour responsabilité d’organiser « les procès de tous les détenus ayant été accusés de kidnappeurs ou ayant profité du kidnapping” et de “condemner, de façon exemplaire, les coupables et leurs complices », exige cet organisme de la société haïtienne.
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En 2008, des actions déterminantes contre cette forme de banditisme, dont les résultats sont aujourd’hui très visible, ont été enterprises pour porter les instances concernées à agir.
Ces initiatives ont été conduites sur trois plans, en particulier une mobilisation des forces sociales haïtiennes à travers une marche pacifique dans les rues de la capitale Port-au-Prince, en date du 4 juin 2008, rappelle Lunak dans cette note dont a pris connaissance AlterPresse.
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Ce collectif de citoyennes et citoyens affirme avoir aidé à la formation de l’opinion publique pour montrer le caractère abject du crime de kidnapping, assimilable à la traite des esclaves et au terrorisme crapuleux, et sur le point de devenir l’une des causes de la pauvreté grandissante de ce pays.
Durant le deuxième semestre de l’année 2008, la situation sécuritaire s’est nettement améliorée en Haïti, selon Hédi Annabi, chef civil de la Mission des Nations Unies de stabilisation en Haïti (Minustah).
« Le nombre de kidnappings a baissé de plus de 50% par rapport aux 6 premiers mois de l’année 2008. Haïti connaît, en fait, aujourd’hui un taux de criminalité, inférieur à celui de plusieurs pays de la region », notee Hédi Annabi dans une conférence de presse donnée à la capital le 8 janvier 2009.
Le haut responsable onusien salue, en ce sens, la mobilisation des organisations sociales à travers le collectif dénommé Lunak.
« Je voudrais saluer, en particulier, le rôle positif joué, à cet égard, par le groupe d’organisations de la société civile, connu sous le nom de Lunak », déclare Annabi qui souhaite la poursuite du movement de disapprobation contre ce type de banditisme et de terrorisme.
Saluant les efforts consentis dans le combat contre cette forme de criminalité, les responsables de la Lunak appellent la population à être vigilante, à développer leur auto-défense, collaborer avec les enquêteurs de la Police nationale et porter plainte devant les instances judiciaires chargées de distribuer la justice.
« Le climat de confiance, qui doit exister entre les autorités policières et judiciaries, et les justiciables, devra encore s’améliorer et se développer », écrit Lunak dans sa note de voeux pour 2009, dans laquelle elle préconise une année sans kidnapping.
Dans les investigations et les enquêtes policières, le professionnalisme doit être la règle, selon Lunak qui estime que « les poursuites judiciaires de ceux et celles détenus pour kidnapping
devront se réaliser jusqu’au bout ». [do rc apr 10/01/2009 12:00]