P-au-P, 8 janv. 09 [AlterPresse] --- Les progrès jusqu’ici réalisés dans la république caribéenne pourraient être compromis en 2009 si rien n’est fait pour améliorer les conditions de vie des familles haïtiennes, considère, ce 8 janvier, le chef civil de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), Hédi Annabi.
« Ma plus grande inquiétude pour l’année 2009 concerne la situation économique et sociale », affirme Hédi Annabi dans sa première conférence de presse du nouvel an.
A son avis, « une nouvelle dégradation du niveau de vie des Haïtiens en 2009 pourrait remettre en cause tous les progrès accomplis jusqu’ici en matière de stabilisation et de renforcement des institutions ».
Haïti se trouve aujourd’hui à un tournant décisif qui suscite à la fois inquiétude et espoir, selon Hédi Annabi.
Si les échéances politiques, économiques et sociales, auxquelles le pays est confronté, ne sont pas gérées avec succès, « on pourrait s’acheminer, en 2009, vers de nouvelles épreuves dont les conséquences sont, à ce stade, difficiles à prévoir », prévient le responsable de la mission onusienne déployée depuis juin 2004 dans le pays.
Toutefois, il y a lieu d’espérer dans ce pays, selon Annabi, si tous les secteurs de
la société haïtienne arrivent à rassembler les énergies indispensables et les orienter résolument vers l’action.
Hédi Annabi fait ainsi référence à l’appel au dialogue, à la solidarité et à l’action commune, lancé le 1er janvier 2009 par le président René Garcia Préval.
Le haut fonctionnaire de l’Organisation des Nations Unies (Onu) croit nécessaire pour le pays de « s’engager dans la voie d’un véritable rassemblement, basé sur la mobilisation de toutes les énergies et de toutes les forces vives de la nation ».
L’année 2008 s’est révélée difficile pour Haïti, rappelle Annabi qui a passé en revue les cinq mois de crise politique ainsi que les catastrophes naturelles ayant frappé le pays.
Aux yeux du fonctionnaire onusien, Haïti ne pourra pas s’offrir, en 2009, ce « luxe de crise politique, sans prendre le risque de sérieusement compromettre la
stabilité et les perspectives de redressement économique et social ».
Pour venir à bout des crises et ouragans, qui ont créé, en 2008, une situation économique et sociale précaire dans le pays, le chef civil de la Minustah préconise la poursuite de l’aide humanitaire, la création rapide et significative d’emplois ainsi que la reconstruction des infrastructures de base.
Ces efforts, précisent-ils, devraient être accompagnés par la création, par les autorités haïtiennes, d’un environnement favorable aux investissements publics et privés.
Par ailleurs, Annabi identifie de nombreux progrès qui ont été effectués, durant l’année 2008, dans le domaine de la sécurité publique.
Les enlèvements de personnes ont baissé de plus de 50% par rapport aux six premiers mois de l’année 2008 et Haïti connaît aujourd’hui un taux de criminalité, inférieur à celui de plusieurs pays de la région, dit-il.
Hédi Annabi réaffirme l’engagement de la Minustah à contribuer au renforcement d’un état de droit en Haïti en passant, notamment, par le renforcement de la Police nationale d’Haïti (Pnh) et du système judiciaire.
La mise en place d’une politique de gestion intégrée des frontières, de concert avec les autorités haïtiennes, figure également parmi les priorités de la Minustah en 2009. Ce qui permettra de lutter efficacement contre le narcotrafic.
Dans l’intervalle, Annabi annonce la sortie prochaine d’une nouvelle promotion de 700 policiers nationaux qui viendront porter l’effectif de la Pnh à 9 mille policières et policiers. [do rc apr 08/01/2009 14:30]