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Haïti/Société : L’Unicef lance une étude sur la pauvreté absolue des enfants

P-au-P, 15 déc. 08 [AlterPresse] --- Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) s’apprête à présenter les résultats d’une étude menée sur « La pauvreté absolue des enfants en Haïti au 21e siècle », apprend l’agence en ligne AlterPresse.

Cette étude analyse les disparités géographiques et sociodémographiques en matière de profil de la pauvreté des enfants.

Entre 2000 et 2006, de très importantes hausses de la pauvreté des enfants ont été constatées dans l’aire métropolitaine et les autres villes, où les taux de pauvreté ont doublé, révèle l’étude.

A l’inverse, une légère baisse de la pauvreté est enregistrée dans les villes plus petites et les zones rurales.

Cependant, les Départements du Centre et de la Grande Anse (Sud-Ouest) connaissent d’importantes hausses de la pauvreté absolue, selon l’étude de l’Unicef conduite par l’Université anglaise de Bristol.

La présentation de cette étude est prévue, pour le 16 décembre 2008, à Pétionville, en présence de la première ministre Michèle Duvivier Pierre-Louis et du directeur régional de l’Unicef pour l’Amérique latine et les Caraïbes, Nils Kastberg.

La particularité de cette étude réside dans la mesure de l’incidence de la pauvreté absolue, qui considère l’enfant - n’ayant pas accès à au moins 1 des besoins ou services essentiels de base - comme souffrant d’une privation sévère. Celle ou celui, souffrant de plus de 2 besoins ou services, est considéré comme étant en situation de pauvreté absolue.

70% d’enfants vivant en Haïti n’avaient pas accès à au moins un des sept services sociaux de base, qui sont l’alimentation, l’accès à l’eau potable et aux facilités d’hygiène et d’assainissement, à l’éducation, à la santé, à l’habitat et à l’information, d’après l’étude.

54% d’entre eux vivaient dans un habitat indécent et dans des conditions de promiscuité et 11% n’avaient jamais été scolarisés.

« La situation est encore plus inquiétante, quand on sait que cette étude ne prend pas en compte la crise alimentaire et les désastres naturels connus dans le pays au cours de ces derniers mois », déclare Annamaria Laurini, Représentante de l’Unicef en Haïti.

Généralement mesurée du point de vue monétaire et des besoins des adultes, la pauvreté sous-estime les besoins spécifiques des enfants dans divers domaines comme la santé, la nutrition, l’eau et l’éducation, précise l’Unicef.

Le bien-être de l’enfant ne dépend pas seulement des revenus des ménages, mais aussi de la disponibilité et de la qualité des services sociaux de base, rappelle l’agence onusienne.

Les questions relatives à la discrimination, à la faible protection des enfants ne sont pas prises en compte dans des mesures monétaires de la pauvreté.

« Si les enfants représentent 50 % de la population d’Haïti, ils représentent néanmoins 100% de son avenir. Il n’est dans l’intérêt de personne que 7 enfants haïtiens sur 10 souffrent de maux causés par la privation grave et que plus de 4 enfants sur 10 grandissent dans les terribles conditions de la pauvreté absolue », conclut l’étude.

« Les coûts de mise en œuvre des politiques nécessaires pour mettre fin à la pauvreté des enfants sont bas et les bénéfices à long terme pour la société dans son ensemble, sont considérables. Il n’ait pas besoin d’innovations scientifiques afin d’éradiquer la pauvreté des enfants – ce qui est nécessaire, c’est la volonté politique ».

A partir de cette étude, l’Unicef appelle à « investir davantage dans les services sociaux de base afin d’atteindre plus efficacement les enfants vulnérables dans les ménages les plus pauvres ». [do rc apr 15/12/2008 15 :40]