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60ème Anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme

Haiti encore dans la préhistoire des droits humains

Déclaration du Centre Oecuménique des Droits Humains (CEDH)

Document soumis à AlterPresse le 9 décembre 2008

« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ». Ainsi retentissait à San Francisco l’article premier de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme dont les 30 articles définissaient pour tous les pays du monde la barre à atteindre dans la vie de leurs sociétés après une guerre mondiale, la plus meurtrière de toute l’histoire de l’humanité.

Depuis le 10 décembre 1948, ces 30 courts articles se sont développés en une quarantaine de conventions, pactes, déclarations de principes. Mais cela ne veut pas dire que tous les gouvernements les acceptent et les appliquent. Reporters sans Frontières vient de rendre public un document d’une très haute qualité analysant le fonctionnement de la Commission des Droits de l’Homme de Genève où des blocs de nations essaient de neutraliser l’application des Droits Humains dans leurs pays.

- Haiti, qui était présente à San Francisco pour signer la charte, entrait, dix ans plus tard, dans une période de 29 ans de dictature sous l’égide de la plus féroce terreur. Et jusqu’à maintenant, notre pays est encore dans la protohistoire des droits humains, assiégé de malheurs et de misère.

- Nous n’avons pas jusqu’à maintenant ratifié la convention sur les droits des migrants temporaires, ni la convention sur les disparitions forcées.

- Nous n’appliquons pas les règles minima des Nations Unies concernant les personnes en prison. Depuis des années on attend que la première pierre d’une nouvelle prison soit posée alors qu’au pénitencier national 3900 prisonniers ne disposent chacun que d’un demi-mètre carré quand la norme est de quatre mètres carrés.

- On pourrait ainsi continuer l’énumération de tous les droits qui doivent garantir à tous de vivre dignement : l’éducation, la santé, l’alimentation, le logement, les salaires, l’eau, la sécurité… NOUS N’Y AVONS PAS ENCORE DROIT. Mais la volonté de dignité, la volonté de liberté du peuple haïtien sont toujours là, se manifestant inlassablement.

Le CEDH, Centre Oecuménique des Droits Humains salue cet anniversaire avec toujours la même conviction initiale, que le chemin est là et pas ailleurs.

Transmis par Jean-Claude Bajeux, Directeur du CEDH