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Sécuriser les activités de pêche dans la zone frontalière sud-est d’Haïti

P-au-P., 16 oct. 03 [AlterPresse] --- Les pécheurs de Anses-à -Pitres, Sud-est d’Haïti, dénoncent des abus de la marine dominicaine et demandent au gouvernement haïtien de les encadrer.

Lors d’une conférence de presse le 13 octobre dernier au local du Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR), le Coordonnateur du Comité des Droits Humains d’Anses-à -Pitres, Joseph Georges, a fait savoir la marine dominicaine traque les pécheurs haïtiens au niveau de la frontière maritime d’Anses-à -Pitres / Pedernales (Sud-est) et dans la baie de Mancenille / Mancenillo (Nord-est).

Pierre Gilles, un des pécheurs victimes à Anse-à -Pitres, a témoigné que, le 5 mars 2003, la marine dominicaine a saisi 15 moteurs de bateaux de pêche ainsi que d’autres matériels appartenant. « Depuis lors je ne peux plus pêcher », a-t-il ajouté. Pierre Gilles a évalué chaque moteur à environ 50 mille gourdes (1100,00 dollars américains).

Selon un rapport du GARR, 20 pécheurs haïtiens et dominicains ont été victimes des interventions arbitraires de la marine dominicaine entre août 2002 et juillet 2003, causant des pertes évaluées à plusieurs milliers de dollars en équipements et produits de pêche.

« A chaque intervention la marine dominicaine n’hésite pas à utiliser la force, de manière disproportionnée portant ainsi atteinte à l’intégrité physique des personnes », indique le rapport.

Cependant, selon ce rapport, les pécheurs haïtiens et dominicains entretiennent de bonnes relations : « Ils s’entraident, se solidarisent et se mettent parfois ensemble pour travailler », lit-on. « Les dominicains louent aux haïtiens des équipements plus perfectionnes pour la pêche en haute mer ou leurs vendent entre autres des amorces. De leur côté, les haïtiens viennent à leur rescousse quand ces derniers se trouvent en difficulté en pleine mer, particulièrement du côté haïtien ».

Ce rapport recommande à l’Etat haïtien de promouvoir le commerce du poisson et des produits de pêche en Haïti « pour améliorer la situation nutritionnelle de la population ». Il suggère des mesures répondant aux besoins des pécheurs du pays « spécialement dans les domaines de l’assistance financière et technique, de la formation en vue de renforcer leur productivité. » [ijb gp apr 16/10/2003 09:40]