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Haiti / Ganthier : De l’eau en gaspillage à proximité de terres fertiles à sec

Article d’Agropresse [1]

Soumis à AlterPresse le 27 novembre 2008

La plaine du Cul de Sac, jadis grande pourvoyeuse de produits agricoles, tend à perdre son ancienne vocation au profit de celle d’un espace habité. Sa proximité par rapport à Port-au-Prince faisait d’elle un lieu de production stratégique. En fait, cet avantage permettait de limiter les coûts de transport des produits à acheminer vers la capitale. Un peu plus loin de la Plaine du Cul de Sac, et toujours très proche de Port-au-Prince, il y a d’autres espaces tout à fait appropriés à la production qui attendent d’être exploités. La plaine de Léogâne, par exemple, est de ces possibilités très intéressantes. Sa contribution en matière de production agricole en Haïti n’est plus à démontrer. On pourrait citer aussi les vastes étendues de terres inexploitées à Ganthier, qui pourtant tardent à être mise en valeur.

À Ganthier, Sous Zabèt, est mieux connue pour sa réputation de lieu mythique, attirant des pèlerinages de partout. Mais au-delà, c’est le point de départ d’un cours d’eau abondant, qui pourrait bien servir à arroser d’énormes superficies de terres dans sa proximité.

« Il n’y a qu’entre 5 à 6 carreaux de terres irriguées à partir de la Sous Zabèt », témoigne Anicia Chérestal, un agronome travaillant dans la zone. « À part cela, l’eau est utilisée pour laver les véhicules ou sert pour prendre le bain », déclare-t-elle à l’agence Agropresse. Juste à côté de la Sous Zabèt, des dizaines d’hectares attendent le précieux liquide pour se mouiller. Mais, du fait de l’absence de canaux d’irrigation, l’eau se perd à quelques mètres des jardins.

Dans la zone de Ti Sous, les gens sont moins fortunés par rapport à ceux de Sous Zabèt. Des riverains s’attèlent à nettoyer un canal pour en extraire les alluvions obstruant le passage de l’eau. Cependant, ce travail risque de ne pas servir à grand-chose, puisque un peu plus loin, une partie du canal est complètement détruite. Ce qui laisse peu de possibilités à l’eau de la rivière blanche de retrouver les voies de ce canal. Construit en 1986, le canal s’est considérablement détérioré par manque d’entretien et est présentement à un stade de dysfonctionnement.

Dans la localité de La Mardelle, raconte Anicia, un cultivateur doit verser 650 gourdes pour faire arroser son jardin. Cela représente un coût énorme pour le cultivateur, opine-t-elle.

Pour l’instant, l’entreprise Agropak S.A, travaillant dans le secteur d’exportations de la mangue et d’autres fruits, est sur le point de développer un partenariat avec les planteurs pour les aider à produire notamment de l’aubergine et du piment dans la zone. L’entreprise achètera ensuite les produits pour les exporter sur le marché international. Plus de 34 organisations de Ganthier s’engagent déjà à intégrer l’initiative. À travers ce partenariat, Agropak fournira des semences gratuites aux planteurs et leur trouvera de l’engrais à crédit. Toutefois, le succès de cette initiative dépend fortement de la disponibilité de l’eau sur les plantations, donc de la réhabilitation du système d’irrigation dans la zone.


[1Agropresse est un organe de communication spécialisé, véhiculant des informations sur l’Agriculture et l’Agro-transformation. Il est formé de plusieurs institutions, dont :

- Veterimed (Élevage, santé animale, transformation du lait) ;
- Médialternatif (Information, communication et médias)
- SAKS (Communication sociale, radiophonie)
- Group Croissance S.A (Gestion d’entreprise, marketing, économie, Finance, technologie) ;
- GREF (Problème foncier) ;
- ANEM (Transformation de fruits) ;
- ORE (Production et transformation de céréales et de fruits) ;
- GRAMIR (Production de semences, gestion bassins versants) ;
- Concert Action (Environnement, production agricole) ;
- ACDED (Environnement, production agricole) ;
- GATAFI (Technologie appropriée).