P-au-P., 25 nov. 08 [AlterPresse] --- Le nombre de femmes qui dénoncent la violence dont elles sont victimes a augmenté de 58%, notamment dans le cas de violence conjugale, constate la Solidarité des Femmes Haitiennes (SOFA), dans un rapport présenté à la presse à l’occasion de la journée internationale contre la violence faite aux femmes (25 novembre).
De janvier à juin 2008, l’organisation a accueilli 648 victimes de violence sexo-spécifique dans plusieurs régions du pays, dont 532 violentées par leurs conjoints.
La SOFA signale que sur 83 cas de femmes/filles victimes de violence sexuelle, 58 sont des fillettes et 11 sont des femmes qui ont été violés par leurs conjoints.
D’autre part, les plaintes des femmes pour irresponsabilité paternelle sont en augmentation, ce qui signifie qu’ « aucun progrès n’est fait » car la procédure judiciaire est lente et dispendieuse, fait remarqué la SOFA.
Les criminels arrêtés sont souvent relâchés par absence de certificat médical, preuve que les femmes doivent fournir selon les exigences de la justice.
Malgré la circulaire du 18 janvier 2007 du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) à propos de la gratuité du certificat médical, celui-ci demeure encore inaccessible dans plusieurs régions d’Haiti, souligne la SOFA.
Mettant en relief la grande limitation des ressources pour accueillir et accompagner les femmes victimes de violence sexuelle, la SOFA recommande la mise en place de services d’accueils d’urgence décentralisés à l’attention de ces personnes.
Selon la SOFA, le budget national doit prévoir des ressources pour l’accompagnement des femmes dans leur démarche en justice et les organisations de femmes doivent bénéficier du soutien de l’Etat pour répondre plus efficacement aux multiples besoins des victimes.
La SOFA demande également au Ministère de la Justice de constituer un pool d’avocates/avocats pour accompagner gratuitement les femmes victimes de violence.
La SOFA annonce qu’elle compte développer prochainement un programme destiné aux enfants scolarisés en primaires et secondaire, aux parents et professeurs, pour leur permettre de dépister les signes indicateurs d’agression sexuelle contre les enfants. [mv gp apr 25/11/2008 08:30]
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