P-au-P, 09 octobre 03 [AlterPresse]--- Les professeurs de la Faculté des Sciences Humaines (FASCH) dénoncent la torture subie par l’étudiant Nesly Numa et protestent contre « le comportement de la Police Nationale Haïti (PNH) qui ressuscite les anciennes pratiques de Duvalier », lors d’une conférence de presse ce 9 octobre au local de la faculté.
Nesly Numa a été arbitrairement arrêté par la police et torturé à de multiples reprises, le 4 octobre dernier, dans le quartier de Delmas 33.
Le professeur Ansy Pierre demande l’arrestation et le jugement des coupables dans l’affaire Nesly Numa. « Notre conscience est révoltée parce que les dirigeants haïtiens ne comprennent pas que le peuple ne tolère plus l’arbitraire et que ces actes violents ne pourront pas les maintenir au pouvoir. » La constitution donne à l’étudiant le droit d’écrire Abas Aristide sur les murs, signale-t-il.
De son coté, le professeur Anselme Remy souligne que les étudiants en 1991 ont risqué leur vie pour un retour à l’ordre démocratique « qui signifiait pour eux le respect de la personne humaine ». « Quelle garantie ont les étudiants de fréquenter l’enceinte de la faculté sans éprouver de l’anxiété », s’interroge Anselme Rémy, en dénonçant un système d’espionnage instauré à la FASCH.
Pour sa part, le professeur Luc Smart évoque un « complot » visant à détruire les structures de la faculté et ainsi créer un climat de méfiance entre professeurs et étudiants. La diminution du budget alloué à la faculté pour l’année académique 2002-2003 fait partie de ce complot, a-t-il affirmé.
A la fin de la conférence, les étudiants de la FASCH ont réalisé un concert de casserole et crié « A bas Aristide ! ». [ijb gp apr 09/10/2003 16:00]