P-au-P, 12 nov. 08 [AlterPresse] --- Des surcharges techniques, jointes à la qualité du sol et aux déficiences structurelles, expliqueraient l’effondrement de deux édifices d’établissements scolaires, enregistré en l’espace de 5 jours dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, affirme à AlterPresse le géologue et géotechnicien Claude Prépetit, conseiller technique au Bureau haïtien des mines et de l’énergie (Bme).
« Techniquement, il y a des alternances de gonflement et de retrait du sol. Beaucoup de maisons sont érigées sur des versants ou pentes, elles ont été construites sur des fondations peu solides, associées à des calculs déficients de ferraillage et de poutres (un mauvais dimensionnement de structure) », souligne Prépetit.
Selon le conseiller technique au Bme, les surcharges mobiles produisent généralement des vibrations, telles de petites secousses telluriques, qui agissent sur les structures des édifices, lesquelles structures sont susceptibles d’être ébranlées.
De plus, l’explosion démographique, notamment sur les versants instables des villes comme Port-au-Prince, serait une des causes du phénomène constaté ces derniers jours en Haïti.
Entre le 16 août et le 7 septembre 2008, le territoire national a vécu le passage de 4 cyclones (Fay, Gustav, Hanna et Ike) qui ont provoqué 1 200 mm de pluie, une pluviométrie généralement atteinte annuellement.
Ce qu’on appelle techniquement « les alternances de retrait et de gonflement » entraîne des incidences sur les structures des édifices, lesquels, de temps à autre, subissent de petites secousses conjoncturelles ou tremblements de terre superficiels. Ceci survient d’autant que ces secousses se rattachent au remplissage des réservoirs d’eau, en nombre dans ce que les techniciens du Bureau des mines et de l’énergie nomment « la formation de Delmas ».
Delmas, Christ Roi, Petite Place Cazeau, qui se situent en direction nord-est de la capitale Port-au-Prince, forment « la formation de Delmas », établie sur un sol limoneux et argileux avec un « indice de plasticité » supérieur à 20.
Tout sol ayant ce niveau de plasticité (supérieur à 20) est un « sol à problème ».
« Plus il reçoit d’eau, plus il tend à se déformer », révèle le géologue Prépetit.
Sans vouloir alarmer la population, Claude Prépetit invite les instances concernées à adopter des dispositions pertinentes pour prévenir d’autres effondrements d’édifices, dont les risques demeurent très grands dans « la formation de Delmas » et d’autres secteurs de la zone métropolitaine de la capitale placés sur des versants instables.
A rappeler que différentes secousses telluriques ont été enregistrées ces derniers mois en Haïti. En outre, une faille « sismique » s’étend de la presqu’île du Sud (Tiburon) jusque sur les hauteurs de Pétionville (à l’est de la capitale). [rc apr 12/11/2008 17 :00]