P-au-P, 12 nov. 08 [AlterPresse] --- De nombreux parents s’interrogent sur la sécurité de leurs enfants dans les écoles qui s’effondrent les unes après les autres depuis 5 jours en Haïti, selon les témoignages recueillis par l’agence en ligne AlterPresse.
Ce mercredi 12 novembre 2008, les occupants de l’école privée « institution mixte Grâce divine » ont dû évacuer leur école suite à l’effondrement du bâtiment situé au deuxième étage, qui a fait 9 blessés, dont 8 élèves et un ouvrier œuvrant dans des travaux de construction au sein de l’établissement.
Alertée par le bruit qui s’est répandu comme une traînée de poudre dans la ville de Port-au-Prince, la capitale, Christia Elisée, comme de nombreuses mères, attendait, paniquée, pour avoir des nouvelles de sa fille inscrite en classe de troisième année fondamentale.
« Personne ne nous donne des informations, et je ne peux pas rentrer pour savoir ce qui se passe », explique-t-elle à un journaliste d’AlterPresse.
Après la catastrophe qui a eu lieu à l’école « la promesse évangélique » à Nérette (Pétionville) faisant 89 morts et 150 blessés, de nombreux parents avaient choisi de ne pas envoyer leurs enfants à l’école aujourd’hui, pour observer le deuil décrété par la municipalité de Pétionville.
« Seulement une quinzaine d’enfants s’étaient rendus à l’école aujourd’hui. » indique à AlterPresse le responsable adjoint du commissariat de police à Canapé Vert, non loin duquel s’est produit le nouvel accident.
Vers 13 :00 locales (15 :00 gmt), un gendarme français sur place confirme que tous les blessés de l’école « la grâce divine » ont été évacués.
« Il faudrait consolider les bâtiments pour éviter la répétition de ce genre d’accident », poursuit-il.
Arrivés sur place, les journalistes éprouvaient beaucoup de difficultés pour pouvoir obtenir des données sur l’accident. Une foule nombreuse de parents et de badauds voulait coûte que coûte s’enquérir de la situation.
Cependant, les journalistes ont été tout de même autorisés par la police nationale d’Haïti (Pnh) à s’approcher un tout petit près du site de l’accident, pour pouvoir s’acquitter de leurs tâches de cueillette d’informations.
C’est difficilement que les journalistes ont pénétré à proximité du lieu de l’accident pour filmer, prendre des photos et interroger d’éventuels témoins.
Une ambulance de la Croix rouge haïtienne, munie de girophare et de kits de secours, est parvenue difficilement à se frayer un passage parmi le public nombreux à l’occasion.
« C’était tellement difficile d’accéder, ne serait-ce qu’au bâtiment effondré. Il y avait aussi tant d’écolières et d’écoliers qui parlaient de ce qui se passait, qu’il a fallu toute notre dextérité pour jauger le vrai du faux », raconte une journaliste, visiblement choquée par l’ampleur du drame.
En plus, l’institution « la grâce divine » est placée sur une côte, une pente glissante, non loin d’un ravin, qui rendait de surcroît l’accès très compliqué.
Des journalistes ont été vus circulant pieds nus pour arriver sur le lieu du drame.
La réalité de ce mercredi 12 novembre 2008 est décrite comme une atmosphère tendue pour secouristes, policiers, journalistes et parents, ces derniers très inquiets de la tournure de ces accidents quasiment en série en l’espace de 5 jours dans des établissements scolaires dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
Des questions fusaient sur la présence de certaines personnalités politiques qui, interrogées par la presse, n’ont rien apporté de concret sur les dispositions immédiates envisagées par les autorités nationales pour prévenir de nouvelles catastrophes.
« Il faut fermer ces types d’établissements scolaires, les détruire et faire en sorte qu’il n’y ait plus d’écoles construites en dehors des normes de construction requises », avance l’une de ces personnalités politiques.
Une foule immense ayant accouru pour voir ce qui se passait, l’accès au site est vite devenu quasiment impossible.
Les agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh), soutenus par des soldats de la Mission des Nations Unies de stabilisation en Haïti (Minustah) ont dû constituer des barrières humaines afin d’empêcher les gens d’approcher et de permettre aux secouristes de pouvoir assister les victimes.
La panique qui s’en est suivie a provoqué des remous et mouvements de foule dans la ville de Port-au-Prince, notamment dans un autre établissement scolaire à Christ Roi, que des élèves, anxieux, ont voulu quitter rapidement.
Environ 2 personnes ont été blessées dans l’après-midi du mercredi 12 novembre 2008 pendant ce moment de confusion et dans ce contexte d’effondrement d’édifice scolaire, dont l’une des causes est la dégradation accélérée des structures physiques du pays. [mv rc apr 12/11/2008 15 :30]