P-au-P, 7 nov. 08 [AlterPresse] --- Tout a commencé vers les dix heures locales (15 : 00 gmt), ce vendredi 7 novembre 2008, lorsque le bâtiment logeant « La Promesse collège évangélique » s’est effondré dans la localité de Nérette à Pétionville (périphérie est de la capitale Port-au-Prince), suivant la reconstitution des faits exposée à l’agence en ligne AlterPresse.
Dirigée par un pasteur et construite aux abords d’un ravin (malgré possiblement une interdiction de la municipalité de Pétionville) et, cette école protestante se serait affaissée avec un effectif de 700 élèves (d’après la police nationale d’Haïti / Pnh) et plus d’un millier (rapportent les riverains).
Situé dans un bidonville, où les conditions d’existence des habitants jurent avec les normes d’urbanisme requises, cet établissement scolaire s’élevait sur deux étages, tandis qu’un troisième en construction a croulé accidentellement, ce 7 novembre, sur plusieurs écolières et écoliers, professeurs ainsi que membres du personnel administratif.
« En l’espace d’une seconde, nous avons vu tomber des masses de béton, alors que les élèves suivaient des cours à l’intérieur », raconte un jeune homme, la mort dans l’âme et visiblement attristé par ce nouveau drame qui a traîné un nombre important de morts et de blessés, après les intempéries mortelles d’août et de septembre 2008.
Informé par la presse, le père de Robinson, un écolier de 10 ans, s’est vite rendu sur les lieux du sinistre.
Entre-temps, munis de civières et d’autres matériels de secours, des secouristes haïtiens et étrangers s’activent en vue d’extraire les nombreux blessés, prisonniers sous les décombres.
Mais, ce père de six enfants n’arrive même pas à jeter un coup d’œil là où les corps récupérés sont gardés, pour pouvoir, au moins, identifier son gamin.
Une jeune femme, habitant la zone, fond en larmes, parce que sans nouvelles de ses six enfants qui fréquentaient « Promesse collège évangélique ».
« J’ai vu un professeur sortir sain et sauf avec trois écoliers dans ses bras », affirme un témoin, dont le petit frère fréquentait cette école, l’année dernière.
Des personnes vivant dans le voisinage de l’école se trouvent parmi les morts, signale la police.
Durant toute la journée de ce vendredi sombre du 7 novembre, des ambulances de la Croix-rouge haïtienne et d’autres services ambulanciers faisaient le va-et-vient en vue de transporter les rescapés à l’hôpital.
Les morts dénombrés sont, pourtant, placés dans une salle du bâtiment effondré.
Dans l’intervalle, les agents de différentes unités de la Police nationale, aidés des casques bleus de la Mission de stabilisation des Nations Unies en Haïti (Minustah), font bonne garde, pendant que les secouristes se mobilisent pour sauver d’autres vies.
Des cris de rescapés sont même entendus dans les décombres, mais les masses de béton compliquent toutes actions de sauvetage.
Pour l’heure, il est difficile de préciser le nombre d’écolières et d’écoliers qui ont péri dans cette catastrophe.
Sur place, AlterPresse constate une dizaine de cadavres non encore acheminés à la morgue.
Jusqu’à 15 heures locales (20 :00 gmt), les démarches se poursuivaient en vue de déblayer le bâtiment effondré.
Les journalistes, dépêchés sur les lieux, éprouvaient d’énormes difficultés pour recueillir des données sur l’ampleur de la catastrophe.
Le président René Garcia Préval, la Première ministre Michèle Duvivier Pierre-Louis et son ministre de l’éducation, Joël Desrosiers Jean-Pierre, sont parmi les autorités à s’être rendues sur les lieux du drame.
Sympathies et solidarité des Etats-Unis d’Amérique et de la France
En plus des autorités nationales, l’ambassadrice étatsunienne accréditée en Haïti, Janet A. Sanderson, a présenté, au nom des Etats-Unis d’Amérique, dans une note, de profondes sympathies aux écolières et écoliers blessés, à leurs familles, et à tous les enfants qui ont perdu de chers amis et camarades de classe ce vendredi 7 novembre 2008.
« On ne peut imaginer une plus grande douleur, et nous pleurons avec vous. Nos pensées et prières sont avec ces enfants, leurs parents, les professeurs du Collège « La Promesse Evangélique », ainsi qu’au peuple haïtien, alors qu’ils font face à cette tragédie », indique la note de l’ambassade américaine, dont une copie a été transmise à AlterPresse.
De son côté, le ministère français des affaires étrangères et européennes (Maee) exprime sa profonde émotion en apprenant la nouvelle de l’effondrement du bâtiment abritant le collège « La Promesse évangélique ».
« A la demande des autorités haïtiennes, la France prépare l’envoi, dès que possible, d’une équipe de la Sécurité civile pour aider les autorités haïtiennes dans le secours aux victimes encore ensevelies », annonce un communiqué du Maee parvenu à AlterPresse.
Le centre de crise du ministère français des Affaires étrangères et européennes est chargé de coordonner cette opération avec les ministères de l’intérieur et de la Défense, selon ce communiqué signé du chancelier Bernard Kouchner. [do rc apr 07/11/2008 18 :00]