P-au-P, 16 oct. 08 [AlterPresse] --- Le Coordonnateur résident des Nations en Haïti, Joël Boutroue, déclare que la situation humanitaire est désormais stabilisée dans le pays, y compris aux Gonaïves (Nord), après les ouragans de fin août et début septembre dernier.
Au siège des Nations Unies, à New York, Joël Boutroue a estimé le 15 octobre que le pays, qui est encore affaibli par la crise alimentaire, est sans doute revenu, trois ou quatre ans en arrière en termes de croissance économique et de pauvreté.
« Au stade actuel, nous sommes en mesure de distribuer de l’eau potable, de la nourriture et diverses autres fournitures de manière assez régulière dans tout le pays, y compris dans des zones reculées et ce, malgré les difficultés logistiques », indique Joël Boutroue lors d’une conférence de presse.
De nombreuses routes et ponts restent détruits en Haïti, explique le coordonnateur de l’action humanitaire de l’Onu estimant qu’il faudra beaucoup de temps pour revenir à une situation comparable à celle que connaissait le pays avant le passage des ouragans.
Environ 3 millions d’Haïtiens sont aujourd’hui en situation d’insécurité alimentaire en raison de la hausse des prix des produits alimentaires et des ouragans, fait-il remarquer.
Rappelant qu’en une année, la production agricole d’Haïti n’a couvert que 40% des besoins alimentaires de la population, Joël Boutroue estime que 50% des cultures de la saison en cours ont été détruites par les ouragans.
Selon le fonctionnaire onusien, pour réduire la vulnérabilité du pays, il faudra investir beaucoup plus que ce qui a été fait jusqu’à présent dans la protection de l’environnement et dans les « filets sociaux », sous forme de services sociaux de base au profit des plus démunis.
Ces conclusions ne sont pas nouvelles, a relevé Boutroue, qui a rappelé qu’on avait tiré les mêmes enseignements après l’ouragan Jane en 2004. Pour éviter que l’on soit de nouveau confronté à la même situation, il faut mettre en œuvre ces enseignements, déclare-t-il.
Joël Boutroue a de plus informé de la mise en place d’un cadre de relèvement avec Nations Unies, l’Union européenne (UE) et la Banque mondiale sous la direction du Gouvernement. Ce cadre de relèvement concerne trois domaines d’actions prioritaires : la gestion de l’eau, les services sociaux de base et la sécurité alimentaire.[do gp apr 16/10/2008 16:00]