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Haïti-brutalités policières : De nouveaux élans de solidarité à l’endroit de Natacha Jeune Saintil

 
P-au-P, 3 Oct. 08 [AlterPresse] --- Les élans de solidarité envers la comédienne Natacha Jeune Saintil continuent de se manifester chez les secteurs artistiques et culturels d’Haïti et de l’étranger, selon plusieurs notes acheminées à l’agence en ligne AlterPresse.
 

Victime de brutalités policières dans la soirée du mercredi 24 septembre 2008, Natacha Jeune Saintil est, depuis, hospitalisée dans un centre de Médecins Sans Frontières où elle a déjà subi une première intervention chirurgicale.
 

La Fondation Prod’Arts, l’Association haïtienne des cinéastes (Ahc), la Fondation Maurice A. Sixto (FMAS), et le Comité organisateur du Festival des Arts Haïtiens de Rennes (France), expriment leur soutien à la comédienne brutalisée.

 
« Ceci suscite, chez nous, la plus profonde indignation, alors que la lutte pour le respect des droits civils et politiques est d’actualité en Haïti et que le pays s’est engagé, au niveau international, à respecter les droits humains », lit-on dans une note transmise par un collectif de France.
 

« Il n’est pas admissible qu’au moment où l’on parle de démocratie et d’État de droit dans ce pays, notre société ne puisse pas compter sur les institutions qui sont sensées garantir les valeurs qui leur sont associées », écrit pour sa part la Fondation Maurice Alfredo Sixto.
 

Natacha Jeune Saintil, qui a brillamment représenté Haïti en Afrique et en France, a également joué dans le film « Le président a-t-il le Sida ? » du réalisateur haïtien Arnold Antonin.
 

En ce mois d’octobre 2008, elle devait représenter Haïti à la septième édition du mois du créole à Montréal.
 

« Nous exigeons un châtiment exemplaire contre les bourreaux afin que ces pratiques ne se répètent plus en Haïti », écrit l’Association haïtienne des cinéastes.
 

Le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) a, dans la même veine, appelé à une poursuite judiciaire contre les bourreaux de la comédienne.
 

« Le Rnddh enjoint les autorités policières et judiciaires à prendre toutes les dispositions en vue d’éliminer toute velléité de retour à la pratique de la bastonnade dans les commissariats de police et dans les centres d’incarcération », écrit l’organisme dans un premier rapport.
 

Dans ce rapport, le Rnddh cite les noms de quatre policiers qui composaient la patrouille ayant malmené Natacha Jeune Saintil.
 

Il s’agit de Jean Hubert Lucien (Agent II), Esnel Adonis (Agent I), Jean Claudy Charles (Agent I) et Helèb Norgaisse (Agent I).
 

Ces policiers, selon les informations disponibles, sont déjà placés en isolement. Une décision, saluée par le Rnddh qui félicite l’Inspection générale de la police nationale pour avoir enquêté sur ce dossier avec rapidité. [do rc apr 03/10/2008 13 :30]