P-au-P, 29 sept. 08 [AlterPresse] --- Le président René Garcia Préval lance un appel à une mobilisation nationale en vue de la reconstruction d’Haïti, affectée par les dernières intempéries de l’été 2008.
De retour en Haïti le 28 septembre 2008, après avoir participé à la 63e Assemblée générale des Nations Unies, René Préval affirme miser sur la mobilisation des ressources humaines du pays pour redresser la situation.
« La mobilisation est la vraie ressource pour reconstruire le pays. Ce ne sont pas des ressources financières, mais des ressources humaines. Cela doit se faire en Haïti », déclare le chef de l’Etat haïtien.
Invité, par le journal américain Miami Herald, à une conférence pour le vendredi 3 octobre 2008 aux Etats-Unis d’Amérique, Préval annonce qu’il va continuer à sensibiliser la communauté internationale autour de la cause haïtienne.
« Je vais mobiliser, je vais sensibiliser notamment le secteur privé international », fait ressortir le chef de l’Etat haïtien sans toutefois indiquer la nature de cette sensibilisation, c’est-à-dire s’il s’agit d’une sensibilisation en faveur d’investissements étrangers en Haïti.
Devant la tribune des Nations Unies, le 26 septembre, René Préval a demandé à la communauté internationale de changer de paradigme dans sa coopération avec Haïti, en encourageant, de préférence, ce pays à valoriser son potentiel.
De retour à Port-au-Prince, le chef de l’Etat croit que « nous devons nous mobiliser pour reconstruire le pays ».
Estimant que les ressources financières d’Haïti sont tellement faibles, le président haïtien identifie comme impératif de « conjuguer nos efforts pour sensibiliser la communauté internationale ».
A rappeler que, depuis début septembre 2008, divers secteurs de la vie nationale ont enclenché, en Haiti et à l’étranger, un grand mouvement de solidarité, comprenant la collecte de fonds et de matériels, pour venir en aide aux sinistrés des récentes intempéries dans le pays. Dans ce contexte, l’alliance pour la gestion des risques et la continuité des activités (Agerca) a recueilli environ 11 millions de gourdes ainsi que divers matériels au cours d’une manifestation publique tenue à Port-au-Prince le dimanche 14 septembre 2008.
Tout en remerciant les secteurs de la communauté internationale, qui ont déjà fait montre de compréhension par rapport à la situation d’Haïti, Préval signale combien le gros du travail reste à faire, ce qui nécessite des débours.
Le chef de l’Etat cite, en exemple, le « flash appeal » visant à récolter 108 millions de dollars, lancé récemment par le gouvernement haïtien en accord avec les Nations Unies.
Seulement 7 pour cent de ce montant sont déjà manifestés, rappelle René Préval qui évoque de nombreuses difficultés dans la mobilisation de ces fonds.
S’appuyant sur des déclarations faites par le sud-coréen Ban Ki-Moon, secrétaire général des Nations Unies, Préval s’interroge sur les moyens et/ou la capacité des pays riches à supporter les plus pauvres.
« La communauté internationale n’a pas fait ce qu’elle avait dit », souligne René Préval, paraphrasant Ban Ki-Moon.
Le chef de l’Etat haïtien parle également de trois crises qui frappent le monde, à savoir : la flambée des cours du pétrole à l’échelle internationale, la hausse des prix alimentaires et la nouvelle crise financière mondiale.
Ces crises, selon Préval, aggravent la situation des petits pays, dont Haïti.
Interrogé sur le processus de réalisation des élections sénatoriales partielles, le président haïtien informe que les fonds alloués à cet effet sont déjà mis à la disposition du Conseil électoral provisoire (CEP).
Il revient au CEP de mettre la machine en branle en vue de réaliser ces joutes dans le plus bref délai, dit Préval.
Concernant la réhabilitation des infrastructures routières détruites ou endommagées par les dernières inondations, le chef de l’Etat précise que des dispositions sont déjà prises pour faciliter la reconnexion des différents départements géographiques du pays.
René Préval sollicite, en ce sens, la collaboration des compagnies privées de construction.
Dans la même veine, un pont alternatif, jeté sur la rivière de Montrouis (au nord de Port-au-Prince), a été inauguré la semaine dernière. Avec l’effondrement du pont de Montrouis après les ouragans Hanna et Ike, l’accès à la capitale haïtienne était difficile pour les résidents du grand Nord. [do rc apr 29/09/2008 11 :00]