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Haïti-Cyclones : La Coordination Europe-Haïti demande une revitalisation du secteur agricole sur des critères de durabilité et de respect de l’environnement

Soumis à AlterPresse le 23 septembre 2008

Bruxelles, le 22 septembre 2008
 
La Coordination Europe-Haïti et ses organisations membres expriment leur solidarité envers la population haïtienne et les victimes des cyclones, qui ont frappé Haïti en août et septembre dernier et qui ont plongé le pays dans une situation de désastre général.

Les conséquences de ces ouragans sont sans précédent : alors que dans le passé la saison cyclonique ne touchait que quelques départements du pays, cette fois-ci aucun des 10 départements n’a été épargné.
 

Sur une population de 8 millions d’habitants, plus de 800 000 personnes ont été sinistrées. Le secteur agricole a été gravement touché. Certaines infrastructures ont été détruites, des routes et des ponts coupés et des maisons endommagées. Un grand nombre de cultures (mais, sorgho, fèves, manioc, patates douces, haricots) et plusieurs hectares de plantations de riz et de bananes ont été dévastés et beaucoup d’animaux ont péri à cause des inondations.
 

Cette saison cyclonique frappe dans un contexte déjà difficile pour la population haïtienne, qui doit faire face, depuis des mois, à une crise alimentaire sans précédent. Au début de cette année, Haïti avait déjà été touchée par des émeutes de la faim, suite à l’explosion des prix des denrées alimentaires et du pétrole sur le marché international. Un tel désastre maintenant risque de mettre en danger l’état déjà fragile de la sécurité alimentaire du pays.
 

La Coordination Europe-Haïti ne peut que renouveler sa pleine solidarité à toutes les organisations partenaires haïtiennes qui se battent pour mettre au centre de leurs préoccupations l’agriculture et la production nationale, et qui travaillent afin de promouvoir un concept d’agriculture « paysanne » durable, soit au niveau des pratiques de protection et revitalisation de l’environnement, soit au niveau de la diversification de la production agricole en vue d’une plus grande souveraineté alimentaire.
 

A l’heure actuelle où la communauté internationale et les grandes agences humanitaires apportent une assistance aux victimes des cyclones et des inondations, la Coordination Europe-Haïti souhaite que les solutions cherchées ne s’arrêtent pas au simple état d’urgence.

Les acteurs responsables du destin d’Haïti, communauté internationale et gouvernement haïtien, doivent impérativement tenir compte du fait que toute solution de relance économique passe nécessairement par la revitalisation du secteur agricole et la gestion appropriée des ressources naturelles et environnementales du pays.
 

En dépit du processus de décapitalisation des nombreuses familles en milieu rural et du démantèlement des structures agricoles de base pendant ces dernières années, le secteur agricole reste un secteur stratégique pour Haïti, en raison de sa fonction alimentaire pour une bonne partie de la population (même si sa production reste encore de subsistance) et parce qu’une partie importante de cette population (70%) dépend fortement de ce secteur.

Une agriculture paysanne, qui répond à des critères de durabilité et de respect de l’environnement, pourvu qu’elle soit encouragée par des politiques solides et des appuis financiers, peut sensiblement améliorer l’environnement et de ce fait réduire l’impact des tempêtes tropicales et en général du changement climatique sur le pays.
 

Ce n’est pas par hasard que les cyclones qui passent sur Haïti font toujours des morts et milliers de dollars de dégâts, alors que des pays comme Cuba ou la République Dominicaine, frappés par les mêmes cyclones, n’ont jamais connu le même bilan.
 

Comme l’explique Jean-Claude Bajeux, dans un communiqué publié dernièrement « L’eau et la terre définissent pour de longues années encore le destin national, sa faillite ou sa réussite ».
 
 
 

Coordination Europe-Haïti (CoE-H)