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Haïti/Reste du monde : La persistance d’un niveau élevé de corruption aggrave la situation humanitaire dans les pays pauvres, selon Transparency international

Haïti parmi les 4 pays les plus corrompus du monde

P-au-P, 23 sept. 08 [AlterPresse] --- La persistance d’un niveau élevé de corruption dans les pays pauvres entraîne une « situation humanitaire désastreuse » qui ne peut être tolérée, indique l’organisation non gouvernementale Transparency International (TI) son rapport 2008 sur l’Indice de perception de la corruption (Ipc), dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Publié à Berlin, ce 23 septembre, ce rapport place Haïti parmi les quatre pays les plus corrompus du monde.

Avec un score de 1.4, Haïti est placée en 177e position suivie de l’Irak (178e), de la Birmanie (178e) et de la Somalie (180e).

Le Danemark, la Nouvelle-Zélande et la Suède obtiennent la note la plus élevée avec 9.3, suivis par Singapour, avec une note de 9.2. Ces quatre pays sont perçus comme exempts de la corruption.

L’indice de la corruption va de 10 pour les Etats perçus comme « propres » à zéro pour les Etats considérés comme « corrompus ». Il s’agit d’un indice composite, fondé sur différents sondages et enquêtes réalisés par des organismes indépendants.

« Dans les pays les plus pauvres, la corruption peut être une question de vie ou de mort, lorsque, par exemple, elle touche aux ressources destinées aux hôpitaux ou aux réseaux de distribution d’eau potable », déclare Huguette Labelle, présidente de Transparency international.

Le rapport de TI est produit, chaque année, depuis 1995, sur 180 pays, dont le mode de gouvernance et/ou de gestion est analysé par un groupe international d’universitaires, d’hommes d’affaires et d’experts.

La corruption persiste également dans les pays les plus riches, affectés par de nombreux scandales mettant en cause des entreprises, selon l’étude de Transparency international, argumentant que « les pays développés ne sont pas en reste ».

Transparency international suggère la nécessité de « l’adoption de politiques plus strictes de lutte contre la corruption ».

Cette organisation non gouvernementale pense que la lutte contre la corruption exige le bon fonctionnement des institutions publiques et de la société civile, aussi bien dans les pays riches que dans les pays pauvres.

Les pays les plus pauvres, selon le rapport, sont minés par des systèmes judiciaires corrompus et l’inefficacité du contrôle parlementaire.

« Juguler la corruption exige un contrôle étroit exercé par le Parlement, l’application effective des lois, l’existence de médias indépendants et d’une société civile dynamique », estime Huguette Labelle.

Lorsque ces institutions sont faibles, la corruption se développe et échappe à tout contrôle avec de terribles conséquences pour la société dans son entier avec la persistance d’injustices et d’inégalités, poursuit la présidente de Transparency international.

Pour lutter efficacement contre la corruption, Transparency international propose la mise en place d’un cadre légal plus strict et des règles bien définies, lesquels permettront de faire reculer la corruption, assurant une plus grande participation de la population à la vie sociale, des résultats concrets en termes de développement et une amélioration des conditions de vie des populations marginalisées.

En Haïti, une loi sur la déclaration de patrimoine a déjà trouvé la bénédiction du parlement. [do rc apr 23/09/2008 11 :00]