Verrettes, 12 août 08 [AlterPresse] --- Des tonnes de nourriture ont été distribuées, le 8 août 2008, à plus de 800 personnes vulnérables dans le Bas-Artibonite (nord) par l’organisation internationale World Vision, a constaté AlterPresse.
Cette distribution s’est déroulée simultanément à Liancourt et à Désarmes.
Les vieillards sans secours, les handicapés et les orphelins, sont les trois catégories de personnes ciblées par ce programme estimé à 10 millions de dollars américains, selon l’agronome Samuel Ménager, coordonnateur de ce programme.
Cette assistance doit durer 8 mois.
La veuve Atercie Julienvil rend grâce à Dieu après avoir reçu 6 kilogrammes de haricots, un gallon d’huile, 15 kilogrammes de blé et 8 kilogrammes de farine.
« Je suis cultivatrice, à cause de mon âge avance, je ne peux pas travailler », affirme cette femme.
Les principaux produits alimentaires distribués à Liancourt et Désarmes dans la commune de Verrettes sont le haricot, l’huile de soja et les céréales.
« Nous ne sommes pas en mesure de satisfaire tout le monde. Outre les vieillards, les handicapés et les orphelins, nous avons ciblé les personnes séropositives », explique John Wesley Charles, directeur national de la World Vision.
La Gonâve, le Nord-Ouest, le Nord, le Plateau Central et le Bas-Artibonite sont les cinq régions ciblées de ce programme réparti dans 23 communes.
Assistance alimentaire, pourtant « nous avons la capacité de produire »
Wismane Ménard, maire de Verrettes, et Jean Rodin Présandieu, responsable du Conseil d’administration de la section communale (CASEC) de Liancourt, saluent le geste de la World Vision.
« C’est une très bonne assistance. Les paysans sont dans le besoin et nous ne sommes pas en mesure de les aider », déclare à AlterPresse Jean Rodin Présandieu.
L’absence d’intrants et d’outils agricoles est, aux yeux du chef du CASEC de Liancourt, à la base de la crise alimentaire qui sévit dans le pays.
Avec 32,000 hectares de terres cultivables, la Vallée de l’Artibonite pourrait produire pour l’ensemble du pays.
« Nous avons la capacité de produire pour le marché national et pour l’exportation », estime Jean Rodin Présandieu.
Le responsable de CASEC évoque aussi les problèmes d’irrigation qui paralysent la production dans cette région. Un manque d’ingénieurs-agronomes ou de techniciens agricoles est également déploré.
Au moment où des plaidoyers se font en faveur de la souveraineté alimentaire du pays, l’aide de la World Vision pourrait ne pas être nécessaire si les paysans n’étaient pas confrontés à de tels problèmes, selon Présandieu. [do gp apr 12/08/2008 11 :00]