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Manifestations brutalement dispersées par la police aux Gonaives

P-au-P., 29 sept. 03 [AlterPresse] --- La police a dispersé peu avant la mi-journée de ce 29 septembre une nouvelle manifestation de plusieurs centaines de personnes en réaction au meurtre, annoncé le 22 septembre dernier, du chef de groupe pro-lavalas Amiot Métayer.

Selon des témoignages recueillis par AlterPresse, la police est brutalement intervenue, dispersant des centaines de manifestants qui scandaient des propos hostiles au président Jean-Bertrand Aristide, à qui la responsabilité du meurtre a été attribuée. « Abas Aristide », criaient les manifestants, alors que des tirs à l’arme automatique étaient entendus.

La police a poursuivi des manifestants jusque dans les corridors, a fait savoir un témoin à Alterpresse, affirmant que certains d’entre eux ont été sévèrement battus et d’autres ont été blessés. L’agence n’a pu savoir ni le nombre des blessés ni si des manifestants ont été arrêtés. Les manifestations de la semaine dernière avaient fait 1 mort et une dizaine de blessés.

La tension demeure vive aux Gonaives où des barricades enflammées brûlaient dans la matinée. Deux maisons ont été incendiées ce 29 septembre, dont la résidence de Hubert Adéclat, père du Commissaire Municipal de la police, Harold Adéclat. Ce dernier est accusé par les proches de Métayer d’avoir dirigé l’opération d’assassinat.

Les activités sont toujours paralysées dans la ville. Les bureaux publics demeurent fermés, les écoles ne fonctionnent pas et le transport public est au ralenti. Cette situation affecte aussi le transport interrégional et interdépartemental.

Intervenant sur une radio de la capitale dans la matinée du 29 septembre, Buter Métayer, frère de Amiot Métayer, qui a pris la tête des manifestations, a réaffirmé ses griefs vis-à -vis du pouvoir en place et réitéré que les funérailles de Métayer n’auront pas lieu tant que le Chef de l’Etat n’aura pas quitté le pouvoir.

Revenant de New-York le 27 septembre dernier, suite à sa participation à la 58ème assemblée générale des Nations-Unies, le président Jean Bertrand Aristide a laissé entendre en substance que c’est une minorité qui accuse le pouvoir dans l’assassinat de Métayer.

Les partisans d’Amiot Métayer avaient observé une pause dans les manifestations anti-gouvernementales pour permettre à la population de ravitailler, avait annoncé un responsable de « l’Armée Cannibale ». Les manifestations avaient repris dès l’après-midi du 27 septembre.

Ce 29 septembre, des barricades enflammées ont été dressées au nord et au sud de la ville de Saint-Marc, voisine des Gonaives. Selon des tracts jetés à Saint-Marc, le mouvement a ete entrepris en solidarité avec des manifestations des Gonaives. [gp apr 29/09/2003 11:17]