P-au-P, 25 juillet 08 [AlterPresse] --- Un ensemble d’organisations sociales haïtiennes saisit le corps législatif autour de la ratification probable des Accords de partenariat économique (APE) avec l’Union européenne (UE).
Dans une lettre au parlement, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse, ces mouvements sociaux sollicitent une séance en audience publique pour exposer les éléments d’analyse qui leur poussent à rejeter ces accords.
Partout dans le monde, les nouvelles propositions d’échanges commerciaux ont été dénoncées comme des mécanismes qui favorisent la décapitalisation des industries locales et détruisent les capacités productives dans le secteur agricole, selon ce réseau d’organisations.
Ces organisations soulignent qu’en Afrique, les négociations sont bloquées à cause des réticences de la majorité des pays qui posent le problème de l’intégration régionale et la nécessité de renforcer les capacités productives locales, au lieu de s’ouvrir à la concurrence internationale déloyale en faveur des grandes multinationales européennes.
Dans cette correspondance, du 14 juillet 2008, adressée au président de l’Assemblée nationale, ces organisations promettent de partager avec les parlementaires « des propositions alternatives ainsi que les mesures politiques à adopter en vue de renforcer la capacité de réponse du pays aux chocs externes ».
Tout en stigmatisant cette politique de libéralisation commerciale appliquée en Haïti, les organisations signataires de cette lettre se disent surtout préoccupées par les manifestations contre la vie chère enregistrées dans le pays en avril 2008.
« Ces événements traduisent l’échec des politiques néolibérales, si chères aux institutions financières internationales (IFI)] et dont nos gouvernements - et particulièrement celui en place - en font un cheval de bataille », écrivent-elles dans leur correspondance au sénateur Kelly Bastien.
En moins de 20 ans, Haïti a perdu une part importante de sa souveraineté alimentaire et est menacée par toutes les crises internationales en relation avec la macroéconomie, l’alimentation, l’énergie, selon ces organisations sociales.
La Plate-forme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (PAPDA), la Solidarité des femmes haïtienne (SOFA), L’Institut Culturel Karl Levêque (ICKL), le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), Chandèl, sont, entre autres, les organisations signataires de cette correspondance. [do rc apr 25/07/2008 11 :00]